Je ne vais pas revenir à mon tour sur le bilan de la majorité précédente. Notre collègue de l'UMP, que j'ai trouvé très défensif, a dit que la politique précédente n'était pas « si négative ». Inutile d'en rajouter. Je dirais toutefois qu'au-delà la suppression des postes, c'est à une dévalorisation de ce si beau métier de l'enseignement que nous avons assisté.
Je me félicite donc de la politique de rupture qui nous est proposée aujourd'hui à travers de ce budget et qui, je l'espère, se confirmera dans la loi d'orientation et de programmation sur le quinquennat. Je pense en effet, monsieur le ministre, que nous avons besoin de moyens. Il nous faut davantage d'enseignants et des enseignants mieux formés, mais aussi davantage d'adultes qualifiés dans les établissements scolaires. Car on le sait, l'équipe pédagogique n'est pas faite que d'enseignants. Elle est faite aussi de tous ceux qui entourent et accompagnent les élèves. Or souvent, l'absence d'infirmières et de personnels qualifiés joue sur l'ambiance qui règne à l'intérieur de l'établissement et ne permet pas de rattraper certaines situations délicates.
Vous avez évoqué le département de la Seine-Saint-Denis qui a en effet particulièrement souffert de la politique précédente. Je voudrais aborder quatre points.
Premièrement, les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) : la dernière fois que vous êtes venu devant nous, vous avez dit que vous étudiiez l'avenir de ces réseaux. Quel est votre point de vue ? Aussi bien les personnels de l'éducation nationale que les familles ont trouvé ces réseaux utiles. D'ailleurs, les grandes mobilisations qu'il y a eu en Seine-Saint-Denis tournaient autour de la suppression des maîtres E, et de la mise à mal de ces réseaux, auxquels nous sommes particulièrement attachés.
Deuxièmement, l'accueil des tout petits – deux ans, deux ans et demi – en maternelle : nous savons que dans les milieux les plus défavorisés, sur le plan économique et de la connaissance de la langue française, la scolarisation précoce est un atout important pour la suite de la scolarité des enfants.
Troisièmement, les remplaçants : la situation est très tendue dans mon département en ce moment, car nous ne disposons pas de remplaçants pour faire face aux absences.
Quatrièmement, les CLIS : les professeurs de ces classes sont parfois amenés à accueillir des enfants qui auraient davantage leur place dans un institut médico-pédagogique (IMP) mais qui ne peuvent y être acceptés, faute de place. Cela pose des problèmes particuliers.
Permettez-moi également de revenir sur la formation des maîtres. J'ai bien entendu que le prochain concours aurait un caractère transitoire. Mais dans la loi d'orientation, comment faire en sorte que le pré-recrutement et l'année du concours permettent d'assurer à la fois une formation professionnelle et disciplinaire, sans négliger pour autant la recherche ? Je sais que certains syndicats proposent un concours en fin de deuxième année de master (M2) et un pré-recrutement dès la troisième année de licence. J'aurais aimé avoir votre opinion sur ce sujet.
Avez-vous des contacts avec les associations d'élus sur la modification des rythmes scolaires et les problèmes posés par l'occupation des équipements, qui seront davantage utilisés le mercredi après-midi ?
Une dernière petite question : pourra-t-on maintenir le Printemps des poètes ?