Intervention de Dominique Le Mèner

Réunion du 24 octobre 2012 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Le Mèner :

Je voudrais partager ce diagnostic, qui doit nous être commun, indépendamment de nos « catéchismes » : 12 millions d'élèves, 850 000 enseignants, mais un système éducatif en échec : échec annoncé pour 60 000 élèves qui entrent en sixième ; sortie de 150 000 élèves sans diplôme et sans solution d'avenir à l'issue de la scolarité obligatoire.

Si j'évoque ce diagnostic commun, c'est évidemment avec l'idée de trouver des propositions qui rassemblent. L'un de nos collègues a opposé démarche quantitative et démarche qualitative. Je crois qu'il a bien posé le problème.

Dans la législature passée, face à des contraintes économiques et financières qui étaient les mêmes que celles que nous connaissons aujourd'hui, le choix avait été fait d'aller vers une aide personnalisée. L'ensemble des travaux qui ont été conduits depuis de nombreuses années a démontré que cette aide personnalisée donnait des résultats. Je voulais donc vous interroger sur votre intention, ou non, de poursuivre cette aide personnalisée.

Vous avez choisi de recruter 20 000 enseignants en plus des 850 000 qui exercent actuellement. Cela correspond, dans la mesure où on aura l'occasion de les recruter, à une augmentation de 0,2 %. C'est extrêmement peu et on ne voit pas l'effet que cela peut produire dans une classe. En revanche, on voit très bien l'effet que peut avoir une affectation prioritaire dans des secteurs en difficulté ou pour des aides personnalisées.

Affecterez-vous les enseignants en priorité dans certains secteurs ou vous contenterez- vous d'une moyenne d'affectation ? Dans ce dernier cas, je peux parier d'ores et déjà sur l'inefficacité des mesures prises.

Je voudrais souligner néanmoins une mesure positive, qui est celle de la formation des enseignants. Nous avions été, avec un certain nombre de nos collègues, déçus de la mise en place de la mastérisation, qui avait pourtant été souhaitée par l'ensemble des professions et des syndicats, mais qui ne s'était pas traduite par des moyens supplémentaires.

Aujourd'hui, il faut une formation pour les nouveaux enseignants : une formation continue, comme le rappelait tout à l'heure M. Yves Durand, mais aussi un nouveau mode d'affectation. Ce n'est pas en affectant les nouveaux enseignants, même bien formés, dans les secteurs difficiles, que les élèves de ces secteurs verront leurs chances augmenter. Envisagez-vous donc de modifier le système d'affectation des enseignants ? Nous sommes conscients de la difficulté que cela représente. Mais comptez-vous vous attaquer à ce chantier ? Cela me semble important.

Enfin, de nombreux rapports et de nombreuses d'études, communs avec certains de nos collègues de l'actuelle majorité, visent à encourager l'orientation de tous les élèves – et pas seulement ceux qui s'y engagent « par défaut » – vers la voie professionnelle. Je crois que cette filière n'est pas assez développée, alors qu'elle peut représenter une chance pour les élèves du XXIe siècle.

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