On savait que l'Europe de la défense était un parcours de longue haleine. Ce Conseil européen a apporté à cet égard quelques satisfactions et quelques déceptions.
Les satisfactions tiennent aux décisions prises en matière de mutualisation, aspect sur lequel nous avions beaucoup insisté lors du débat sur la résolution adoptée par la Commission des affaires européennes. Ces décisions portent sur les moyens de transport et de ravitaillement en vol, la mise en place d'un drone stratégique à l'horizon 2020-2025, la coopération sur la cyberdéfense ou le renouvellement des moyens de communication des satellites de communication militaire.
Mais on regrette que l'on n'ait pu aborder l'idée d'un état-major européen, qui ne peut être encore envisagée par nos amis britanniques alors qu'elle mériterait d'être mise en oeuvre, tant cette structure de commandement intégré fait défaut. L'autre déception tient à l'absence de prise en compte du mécanisme de dédommagement, malgré l'intervention de la France et le fait que ce soit prévu dans notre loi de programmation militaire. D'ailleurs, en matière de priorités stratégiques, l'Union européenne hésite beaucoup.
Un sommet franco-britannique va se tenir le 31 janvier prochain : pourrait-il ouvrir une nouvelle voie à la défense européenne ? Par ailleurs, au regard des objectifs que l'on s'est donné, notamment en matière de stratégie maritime, quels sont les moyens qui vous paraissent les plus pertinents pour continuer à oeuvrer à l'Europe de la défense, sachant que de nombreux citoyens souhaitent un approfondissement de la coopération dans ce domaine ?