Cela a été dit lors de la discussion générale : cet article pose les bases et les fondamentaux d’une nouvelle orientation qui sera déterminante pour l’image que la France renvoie – ma collègue Chantal Guittet l’a dit – mais, au-delà, pour organiser ou réorganiser et reformuler concrètement une politique de développement, celle qui est nécessaire afin de raffermir et consolider les liens qui unissent la France avec les pays les plus en difficulté ou en situation de décollage économique.
Nous avons sur notre radar, principalement, des pays africains, même s’ils ne sont pas les seuls à être concernés par la politique de développement.
Sans doute les débats nous éclaireront-ils, mais nous devrons signifier et réorganiser quelques priorités.
L’une d’entre elles, comme le précise le titre même de la loi, est de s’inscrire résolument dans une politique de solidarité internationale ce qui est évidemment essentiel dans toute une série de domaines – éducation, santé, infrastructures, aide au développement urbain maîtrisé – qui se traduiront ensuite par des axes de développement économique.
Je crois que nous devons aussi réfléchir à la manière de mieux faire comprendre à l’opinion publique française quel est notre intérêt, au-delà de l’empathie et de la générosité naturelles, à aider les autres peuples dans leur marche vers le développement. Dans nombre de pays confrontés au chaos, parfois à l’instabilité et donc aux déstabilisations de toutes sortes, il est en effet parfaitement dans notre intérêt d’organiser les conditions d’un développement durable et partagé.
En effet, nombre de ressources de ces pays sont souvent utiles à notre propre développement économique – notre action n’est qu’un légitime renvoi d’ascenseur – et, de surcroît, il en va de notre sécurité commune. De ce point de vue, l’une de nos priorités doit être la capacité de renforcer les possibilités d’action des États et, plus généralement, des puissances publiques.
Nous l’avons constaté lors des conflits récents et des tentatives de déstabilisations, la fragilité des États était telle, souvent, que leur effondrement nous a obligés à tout recommencer. Le fait de disposer d’une loi nous permet de pérenniser enfin des objectifs qui sont trop souvent établis de manière ad hoc.