Intervention de Pouria Amirshahi

Séance en hémicycle du 10 février 2014 à 16h00
Politique de développement et solidarité internationale — Article premier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

J’ai eu l’occasion, madame la présidente, d’évoquer cet amendement dans mon intervention sur l’article 1er. En qualifiant le renforcement de la capacité des États, sinon de prioritaire, du moins d’important – parce qu’à force de décréter des priorités, on finit par mal les cerner –, il s’agit à la fois de comprendre pourquoi certains pays, en Afrique subsaharienne notamment, se sont retrouvés dans la situation que l’on sait, et de voir comment y remédier.

Je rappelle que l’effondrement assez soudain de certains États, au Mali ou ailleurs, n’est pas seulement le fruit d’une mauvaise gouvernance ou de la corruption, pourtant bien réelles dans certains pays, mais aussi des politiques de libéralisation à outrance, exigées notamment par les ajustements structurels du Fonds monétaire international, qui a ainsi mis à bas un certain nombre de pays, en Afrique comme en Amérique latine. On a vu que cette politique macroéconomique, qui a demandé aux États de se délester de leurs capacités en général, et de leurs missions régaliennes en particulier, combinée avec la présence active d’un certain nombre de groupes mafieux faisant commerce de toutes choses, d’armes et de drogue surtout, mais parfois aussi d’êtres humains, a contribué à semer le désordre et le chaos et à rendre parfois difficile, voire impossible, toute politique de coopération. On est alors face à un tonneau des Danaïdes : on bouche un trou ici, tandis que l’eau coule là, et on n’arrive à rien.

L’amendement vise donc à préciser que le renforcement de la capacité des États est une des priorités de notre politique d’aide au développement – étant précisé qu’il s’agit d’États présents sur l’ensemble d’un territoire, et pas seulement dans les villes capitales, et démocratiques, ce qui va de soi et renvoie à l’esprit plus général de la loi, tel qu’il a été rappelé tout à l’heure. Il faut rappeler cette priorité et l’expliquer, y compris parce que cela peut constituer un point d’appui pour les sociétés civiles que d’avoir des États capables de les accompagner dans les missions les plus essentielles.

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