Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, le Président de la République a présenté, le 4 février dernier, le plan cancer pour les années 2014 à 2019. « La lutte contre le cancer est l’une des grandes causes qui fédère, qui rassemble, au-delà des sensibilités, des clivages et des alternances », selon ses propres mots. Le cancer étant la première cause de mortalité en France, cette lutte doit faire l’objet d’une mobilisation nationale. Ainsi, on peut saluer le plan cancer présenté, tout comme l’investissement de 1,5 milliard d’euros prévu pour son financement.
Je tenais toutefois à vous interroger plus précisément sur la recherche concernant les cancers pédiatriques. Ceux-ci sont la première cause de mortalité des enfants par maladie : 500 en décèdent chaque année. Certaines mesures présentées par le Président de la République portent sur les enfants et les adolescents, mais je regrette qu’une place plus grande n’ait point été faite dans ce plan en faveur de la recherche contre les cancers pédiatriques. Le Président de la République n’a prononcé dans son discours que trois fois le mot « enfants », ne leur consacrant qu’un paragraphe qui aborde seulement la scolarisation et l’après-cancer. La priorité doit pourtant bien être la recherche de traitements spécifiques aux cancers pédiatriques pour sauver les 500 enfants qui en décèdent chaque année.
Madame la ministre, il faudrait mettre en place une stratégie européenne de la recherche pharmaceutique afin d’inciter les laboratoires à investir pour ces enfants malades car les cohortes sont souvent insuffisantes à l’échelle nationale pour être analysées sur le plan biostatistique d’une part, et, d’autre part, pour susciter un intérêt et donc un investissement. Ces mêmes laboratoires devraient par ailleurs intensifier leurs efforts sur la recherche de formes galéniques spécifiques aux enfants. En effet, les médicaments pour adultes administrés aux jeunes ne leur sont pas adaptés et provoquent de graves effets secondaires. Les associations des familles des patients qui s’investissent dans ce domaine effectuent un travail remarquable, souvent dans un chagrin terrible ; leur dévouement admirable force le respect et je tiens particulièrement à citer l’une d’entre elles, Imagine for Margo, présidée par Mme Patricia Blanc.
Enfin, je souligne que seuls 2 % des fonds pour la recherche contre le cancer sont dédiés aux enfants. Madame la ministre, le Gouvernement est-il prêt à en sanctuariser une partie plus importante dédiée aux cancers pédiatriques ? Vous aurez compris que pour le bien des enfants malades, j’attends de vous une réponse précise.