Intervention de Michel Vergnier

Séance en hémicycle du 11 février 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de l'entreprise altia de la souterraine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vergnier :

Ma question s’adresse également au ministre du redressement productif, mais je sais que Mme la ministre Michèle Delaunay y répondra.

L’entreprise Altia de La Souterraine, dans la Creuse, est l’une des vingt-trois du groupe, lequel emploie 3 800 salariés en France. Il connaît une situation financière délicate et préoccupante. Les difficultés des équipementiers automobiles mettent en effet toute la filière sous pression. Cependant, Altia est contrôlé à 20 % par l’État, par l’intermédiaire de BPI France et du fonds de modernisation des équipementiers automobiles. De plus, il a reçu de très nombreuses aides publiques sans véritables contreparties. Je souhaite donc, comme je viens de le demander à M. le ministre de l’économie et des finances, avoir un éclaircissement sur l’utilisation de ces fonds.

Le site de La Souterraine compte 331 salariés. En termes d’emplois, c’est la deuxième entreprise du département. Paradoxalement, en dépit d’un carnet de commandes bien rempli, la situation est particulièrement inquiétante. Faute d’investissements adaptés aux nécessités des commandes et malgré les promesses réitérées de la direction, les salariés, très impliqués dans la vie de l’entreprise, n’ont plus aucune vision de l’avenir et se heurtent à l’absence de dialogue constructif – voire de dialogue tout court. La matière première arrive au compte-gouttes et les livraisons s’effectuent toujours en urgence par des moyens très onéreux qui pénalisent la trésorerie. Les dettes pourtant prévisibles – URSSAF et travaux effectués par des tiers – s’accumulent et le chiffre d’affaires est en baisse constante.

C’est pourquoi je tenais à demander à M. le ministre du redressement productif s’il disposait d’informations précises concernant la situation du groupe Altia en général et celle du site de La Souterraine en particulier. Une vente de l’usine est annoncée : en est-il informé et connaît-il des repreneurs potentiels ? Étant donné la manière dont la production a été diversifiée, le site est viable. On ne saurait néanmoins accepter que la direction, qui a changé cinq fois de responsable de site en quatre ans et demi, persiste dans une attitude de repli et d’abandon vis-à-vis des salariés.

Pour nous, outre la vie d’une entreprise, de ses salariés et de leurs familles, c’est l’avenir de tout un département rural qui est en jeu. Je souhaite donc obtenir le soutien du ministère sur ce dossier avant que la situation ne devienne insoluble. Nous ne pouvons plus continuer ainsi. C’est pourquoi je souhaite aussi être rassuré, comme tous ceux qui suivent ce dossier, en particulier les salariés, qui le tiennent à bout de bras et qui commencent à se lasser.

Je demande donc que soit organisée au ministère une table ronde qui regrouperait l’ensemble des partenaires : dirigeants, équipementiers, élus et représentants du personnel. Je vous le dis, madame la ministre, pour que M. le ministre en prenne conscience : il vaut mieux prévenir que guérir et beaucoup de temps a déjà été perdu !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion