Intervention de Ségolène Neuville

Séance en hémicycle du 30 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Questions

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSégolène Neuville :

Madame la ministre, je voudrais insister sur l'aspect nécessairement transversal et structurel des politiques publiques en faveur des droits des femmes. Certains, que je qualifierai de réactionnaires, pensent encore que mener une politique en faveur de l'égalité est un luxe que l'on s'autorise lorsque tout va bien et que l'on supprime en temps de crise. Les politiques menées dans d'autres pays, comme le Québec ou la Suède, ont pourtant montré qu'un État social capable d'investir dans la prévention des inégalités de façon transversale est plus efficace et moins coûteux qu'un État social qui corrige après coup individuellement les inégalités.

Ainsi, pour favoriser l'égalité professionnelle, on voit que la prise en charge de la petite enfance est un levier majeur, tant en ce qui concerne l'apprentissage des enfants que la modification des conditions d'accès à l'emploi pour les femmes. De même, on ne peut commencer à parler d'égalité professionnelle qu'après avoir pris les mesures nécessaires pour permettre aux femmes de disposer librement de leur corps. Pour lutter contre les violences faites aux femmes, l'accompagnement des victimes et la formation des professionnels sont certes essentiels, mais il convient également de lutter contre les stéréotypes sexués dès le plus jeune âge, à l'école et dans les médias. Enfin, en matière d'aménagement du territoire, la prise en compte des inégalités de genre est essentielle, non seulement pour faciliter la conciliation entre vie familiale et professionnelle, mais aussi pour construire des espaces publics qui permettent la libre circulation des femmes, de jour comme de nuit. Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples.

Madame la ministre, vous défendez la vision transversale de votre mission. Ma question est donc la suivante : que comptez-vous faire pour que la question de l'égalité femmes-hommes devienne une priorité, voire une façon de penser ou même une façon de concevoir les politiques publiques pour l'ensemble des acteurs publics ? Vous avez cité les ministères, mais je veux parler également des structures décentralisées de l'État, des collectivités territoriales. Comment organiser la mutation des mentalités chez des acteurs qui ne sont pas des spécialistes des droits des femmes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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