Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 18 février 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique économique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

…il ne faut attendre aucune contrepartie de la part du MEDEF. De retour sur le sol français, le patron des patrons a certes adouci son propos, mais quand croyez-vous donc qu’il était le plus sincère ?

Cela fait vingt ans que les mêmes vieilles recettes sont appliquées autour de l’allégement du coût du travail. Les exonérations de cotisations sociales, en particulier, représentaient moins de 3 milliards d’euros par an au début des années quatre-vingt-dix. Nous en sommes à 30 milliards, avec un bond de 55 % en dix ans. Et pour quel résultat en termes d’emplois ?

Les allégements Fillon de 2005 sur les salaires, jusqu’à une fois et demie le SMIC, que vous avez conservés, représentaient 20 milliards d’euros. Avec le CICE et le curseur des exonérations poussé jusqu’à deux fois et demie le SMIC, vous ajoutez encore 20 milliards. Pour quel résultat ? Le seul, c’est un coût du travail en diminution, au profit d’un coût du capital en hausse, qui ne sert ni l’investissement ni l’emploi mais qui sert la spéculation, les dividendes et l’accroissement des déficits.

La croissance ne peut naître d’une telle orientation. Le bon levier, c’est la demande, c’est-à-dire le pouvoir d’achat des salariés et l’encouragement à investir dans l’économie réelle. Bref, ce dont la France a besoin, monsieur le Premier ministre, c’est d’une politique de gauche.

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