Je veux aussi saluer le courage et la responsabilité dont a fait preuve Élisabeth Guigou, alors ministre de l’emploi et de la solidarité et aujourd’hui membre éminent de cette Assemblée, qui a commandé en 2002 à l’Inspection générale des affaires sociales un rapport relatif à la situation des enfants réunionnais placés en métropole.
Ce rapport a eu le mérite d’apporter une première réponse face au silence de l’administration et de faire la lumière sur la situation de ces jeunes Réunionnais. Ce fut un acte fort qui défricha la voie vers une réappropriation collective de cette histoire par la communauté nationale, car il n’y a de mémoire que lorsqu’elle est partagée.
Ce premier pas était ô combien nécessaire, mais il n’était évidemment pas suffisant. Il ne pouvait suffire à réparer cette expérience traumatisante pour la très grande majorité des 1 630 pupilles concernés. Je me réjouis par conséquent de ce projet de résolution que l’Assemblée examine aujourd’hui et que le gouvernement, par ma voix et celle de ma collègue ministre Dominique Bertinotti, soutient sans réserve.
Car, au-delà du rappel de la responsabilité morale de l’État envers ces pupilles qu’elle exprime, cette résolution met l’accent sur la dimension identitaire et mémorielle. Elle ne va pas au-delà. Oui, l’État a le devoir de tout mettre en oeuvre pour permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle.
Et le ministère des outre mer veut s’engager pour aider à développer la recherche historique sur ces destins afin qu’ils soient mieux connus et trouvent toute leur place dans notre mémoire collective.
Je ne terminerai pas sans saluer tout particulièrement l’action des députés réunionnais emmenés par Erika Bareigts dans ce travail de mémoire, avec le soutien du président du groupe socialiste, républicain et citoyen, Bruno Le Roux, ici présent.
Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la représentation nationale qui, à l’occasion de ce vote, peut se rassembler afin de tourner la page de cette double faute et de cette double peine. Je vous remercie.