Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 18 février 2014 à 15h00
Droits de la france sur le plateau continental de saint-pierre-et-miquelon — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

La situation est aujourd’hui analogue à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Je veux saluer le courage, la volonté et le dynamisme d’Annick Girardin dans la démarche qui a mené à ce projet de résolution, et ce à plusieurs titres. Tout d’abord, il faut rappeler que notre pays a, par le passé, manqué singulièrement de courage et de détermination pour défendre ses droits. Ce ne sont pas ceux des seuls compatriotes de Saint-Pierre-et-Miquelon : en effet, la République est une et indivisible et quand la France ne se bat pas comme elle le devrait pour défendre ses intérêts dans cet archipel, elle faillit aux devoirs qui sont les siens vis-à-vis d’elle-même. En 1992, au moment de l’arbitrage international, puis en 1996, lorsque le Canada s’est octroyé de manière tout à fait scandaleuse un îlot de sable, certes inhabité et inhabitable, recouvert par les eaux la plupart du temps, afin d’augmenter artificiellement sa zone économique exclusive, les autorités françaises n’ont pas réagi. C’est purement choquant et, je le répète, scandaleux.

Fort de cette expérience, l’objectif poursuivi par le projet de résolution est de ne pas recommencer les mêmes fautes et les mêmes erreurs. C’est un enjeu à la fois essentiel et fondamental que de faire passer la zone économique exclusive de Saint-Pierre-et-Miquelon de 10 000 kilomètres carrés à presque 55 000. Ayons l’honnêteté de reconnaître qu’il y a derrière cela un enjeu majeur en termes de ressources pétrolières, sinon avérées, du moins très probables. Notre capacité à défendre la position qui devrait être celle de la France est fondamentale pour notre pays en général et pour nos compatriotes de Saint-Pierre-et-Miquelon en particulier, mais il s’agit aussi d’une question de principe pour laquelle il faut savoir se battre.

En conclusion, monsieur le ministre, je me permettrai de prendre une métaphore. Sur un terrain de rugby, si l’on veut que les choses se passent bien, quand l’adversaire ne joue pas le jeu – en l’occurrence les Canadiens, qui affirment avec le plus parfait mépris que nous n’avons rien à revendiquer – il faut se faire respecter. Quand les choses se passent mal sur une première mêlée, il faut la relever. Nous vous proposons, monsieur le ministre, de relever la mêlée afin que les Canadiens nous respectent. La France doit montrer une détermination forte à défendre ses intérêts, non seulement lors du dépôt du dossier de demande de reconnaissance du plateau continental mais aussi dans le cadre du contentieux qui ne manquera pas de voir le jour. Nous attendons de vous un message fort pour lequel vous recevrez certainement un appui ferme et résolu sur tous les bancs de l’Assemblée nationale.

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