Monsieur le député, cher Noël Mamère, je tiens d’abord à vous dire l’émotion que suscite votre interpellation et à faire part de ma compassion et de celle du Gouvernement aux familles des victimes de ce drame. Il est toujours douloureux de dénombrer les victimes de la route.
Le plan auquel vous avez fait allusion a été présenté par la direction interdépartementale des routes Atlantique et validé par le préfet en juillet 2013. Il s’agit du schéma directeur d’éclairage de la rocade de Bordeaux, qui s’inscrit dans un projet national visant à optimiser la consommation énergétique – vous n’êtes pas insensible à cet objectif – et à limiter la pollution lumineuse, tout en respectant les impératifs de la sécurité routière.
Ce schéma a fait l’objet d’une étude détaillée croisant les données relatives à la géométrie de la route et à la nature et à la quantification du trafic routier. L’étude a également analysé l’accidentalité pendant des périodes où l’éclairage était totalement ou partiellement éteint. Or aucune dégradation de la sécurité routière n’a été constatée à ces moments. Comme vous l’avez vous-même indiqué, il a même été noté une tendance à la réduction du nombre d’incidents et accidents, les conducteurs étant amenés à lever le pied et à réduire leur vitesse.
Malgré ce constat, qui a été fait sur la rocade bordelaise mais aussi, d’une manière plus générale, sur le réseau routier national non concédé où l’éclairage a été réduit, il est bien évident que la réduction de l’éclairage doit s’accompagner d’un certain nombre de mesures. Une discussion est engagée avec les représentants des motards. Plusieurs réunions d’échanges ont eu lieu localement, après ce tragique accident, entre la Ligue de défense des motards, le préfet de région et la DIR Atlantique. Elles ont permis de préciser les points d’amélioration et les mesures à déployer. Mentionnons la peinture « visible de nuit par temps de pluie », la rénovation totale de la signalisation verticale dans le cadre de la mise à deux fois trois voies de la rocade ouest, et enfin l’installation de dispositifs rétro-réfléchissants sur les glissières des bretelles, à hauteur de vue, les motards les préférant, pour des raisons de sécurité, aux plots scellés dans la chaussée. L’échangeur no 12 sera prochainement équipé de l’ensemble de ces dispositifs et un bilan est prévu avec les motards.
Notre préoccupation constante est d’assurer la sécurité des usagers sur la route, et il est nécessaire pour cela d’engager une concertation. Vous avez esquissé des pistes qui peuvent être extrêmement utiles dans le cadre des travaux d’amélioration ou de modernisation de futures infrastructures, notamment en matière de densité de luminosité. Il nous reviendra d’expertiser toutes les solutions et, en tenant compte des contraintes et des attentes, de faire en sorte que les conflits d’usage trouvent ainsi une solution pertinente.