Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 25 février 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Inscription du paracétamol au tableau des génériques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

J’avais interrogé Mme la ministre de la santé, le 22 janvier dernier, sur l’intention de l’Agence nationale de sécurité du médicament d’inscrire le paracétamol au tableau des génériques. Mille emplois directs sont en jeu chez Sanofi et BMS-Upsa.

La réponse apportée par votre collègue, Mme Dominique Bertinotti, ne m’a guère satisfait, puisqu’elle laissait entendre que la substitution de génériques du Doliprane, du Dafalgan et de l’Efferalgan bénéficierait aux patients et à la sécurité sociale.

Or, il n’en est rien, puisque la différence actuelle de prix n’est que de cinq centimes par boîte : 1,95 euro contre 1,90 entre les produits de Sanofi ou d’Upsa et les génériques. De plus, à compter du 1er janvier 2015, tous les médicaments au paracétamol seront à 1,90 euro.

Mercredi dernier, ma collègue Lucette Lousteau, députée du Lot-et-Garonne, concernée par le site de BMS-Upsa à Agen qui emploie plusieurs centaines de salariés, a également interpellé le Gouvernement, dont la position semble avoir évolué, puisqu’il a annoncé qu’aucune décision n’interviendrait avant 2015 et que sa volonté était de maintenir des sites de production de médicaments sur notre territoire.

Mme la ministre déléguée ajoutait qu’elle souhaitait une baisse des prix. Si l’industrie pharmaceutique accepte de rogner ses marges, ce n’est pas moi qui m’en plaindrai ; néanmoins, il faut éviter un écueil : l’ouverture d’une guerre des prix entre l’industrie des génériques, Sanofi et BMS-Upsa.

Si un tel affrontement avait lieu, nous ne pouvons ignorer que la variable d’ajustement serait le coût du travail, avec le risque d’une délocalisation vers les pays à faible coût de main-d’oeuvre. Déjà, le principe actif est intégralement importé d’Asie.

Second écueil : la baisse de la qualité du médicament. L’ANSM a ouvert une boîte de Pandore. Personne n’a rien à y gagner et nous avons tout à y perdre. Nous risquons demain de devoir importer les médicaments aujourd’hui fabriqués en France. La facture économique, sociale et industrielle serait lourde : comment comptez-vous stopper ce processus dangereux ?

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