Intervention de Thierry Lazaro

Séance en hémicycle du 25 février 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Hausse des braquages et des cambriolages

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Lazaro :

Monsieur le ministre, j’appelle votre attention sur la multiplication des braquages violents de petits commerces – les petits commerçants sont tous touchés, aussi bien dans nos villes que dans nos villages – et sur l’explosion des cambriolages. Je vous donne un exemple concret : le 10 décembre dernier, vers vingt et une heures, à Phalempin, commune de 4 700 habitants que j’administre, située au sud de Lille, quatre individus lourdement armés ont fait irruption dans un débit de tabac, pour la deuxième fois en onze mois, pour y faire main basse sur la caisse et sur des cartouches de cigarettes. Pendant que l’un d’entre eux emmenait violemment la propriétaire dans la réserve pour y voler les cigarettes, les autres malfaiteurs aspergeaient gratuitement de gaz lacrymogène le patron et les clients, contraints de s’allonger et craignant tous de recevoir une balle dans la tête.

Non seulement ces commerçants doivent faire face à la concurrence impitoyable, voire scandaleuse, des grandes surfaces, qui compromet leur avenir, mais encore ils doivent aller travailler la peur au ventre, sans être certains de revenir vivants chez eux le soir.

En ce qui concerne les cambriolages, une ville d’une taille comparable à celle de Phalempin est pillée tous les quatre jours et demi, en France. Tout y passe : résidences principales, résidences secondaires, commerçants – par exemple des magasins de vêtements – et artisans – par exemple des salons de coiffure ou des garagistes. Les agriculteurs n’y échappent pas : on leur dérobe leurs outils de travail – pas toujours récents, du reste – pour les revendre en France ou ailleurs. Le 18 décembre dernier, le numéro 3 de la Gendarmerie nationale a déploré devant des parlementaires que 65 % des délinquants soient relâchés. Les gendarmes et les policiers sont démoralisés ; les Français en ont assez de ces agressions, les élus aussi – vous le savez, monsieur le ministre. Le nombre de ces pillages est exponentiel. Nous regrettons que leurs auteurs, lorsqu’ils sont arrêtés, ne soient que peu condamnés.

Je ne mets pas en doute votre volonté de lutter contre cette délinquance particulièrement violente qui altère la vie de nos compatriotes, mais je doute de la volonté du Président de la République d’y remédier. Le projet de loi sur la contrainte pénale que votre collègue, Mme la garde des sceaux, nous concocte pour avril, juste après les élections municipales, ne fera qu’aggraver cette situation apocalyptique, nous le savons tous. À la lumière de ce triste constat, je vous demande, monsieur le ministre, de m’indiquer les mesures concrètes, efficaces et rapides que vous comptez mettre en oeuvre pour restaurer la sécurité, et par là même pour rétablir la confiance de nos compatriotes, que nous devons mériter au quotidien.

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