Monsieur Lazaro, cela fait cinq ans que les vols à main armée et les cambriolages explosent. Or ce sont toujours les mêmes lois pénales qui s’appliquent : il n’y a pas eu de nouvelle loi dans ce domaine. J’en ai assez que, dans cet hémicycle comme ailleurs, des représentants du peuple mettent en cause la justice. C’est en faisant travailler ensemble la justice et la police que nous arriverons à des résultats.
Je ne méconnais en rien ce qui se passe aujourd’hui en matière de cambriolages et de vols à main armée. Il y a trois semaines, j’ai rencontré les représentants de l’ensemble de la profession des buralistes. Malgré des drames, nous avons constaté une baisse significative des vols à main armée en 2013 pour les bijoutiers et les joailliers, qui arrivent à se protéger. Ce sont les buralistes, ou les petits commerçants, qui en sont de plus en plus les victimes. C’est pourquoi nous avons mis en place, à partir du mois de septembre dernier, dans le cadre d’un plan national contre les cambriolages et les vols à main armée, un certain nombre d’actions. Les premiers résultats de la mobilisation des forces de l’ordre sont encourageants – en tout cas, c’est ainsi que je les vois. La hausse des vols à main armée constatée au premier semestre 2013, comme au cours des années précédentes, est incontestable : leur nombre a augmenté de 6,1 % en zone de police, et de 5,4 % en zone de gendarmerie. Cette hausse a été stoppée. Derrière ces chiffres, il y a évidemment des drames, et des difficultés majeures pour les commerçants.
Pour l’ensemble de l’année 2013, les vols à main armée sont en baisse de 0,3 % en zone de police et de 6 % en zone de gendarmerie. Quant au mois de janvier, on constate une baisse de 19 % des vols à main armée commis au préjudice des commerces. Il ne s’agit pas de crier victoire, car les chiffres restent très élevés depuis des années, vu la fragilité de ces commerces. Nous avons mis en place de nouveaux dispositifs : alerte SMS, désignation de référents pour les commerçants parmi les gendarmes ou les policiers, selon les territoires, organisation avec la profession, avec les chambres de commerce et les chambres de métiers, vidéo-protection et vidéo-surveillance avec les collectivités. Tout cela doit nous inciter à poursuivre.
Plutôt que de polémiquer sur des lois qui ne sont même pas encore appliquées, essayons de travailler ensemble sur ce phénomène de violence qui ne concerne pas que notre pays. Vous le savez bien : la Belgique, l’Allemagne ou les Pays-Bas connaissent exactement les mêmes problèmes que nous. Soyons efficaces : je ne doute pas, vous connaissant, que vous serez sur cette longueur d’onde, au-delà des moulinets et des postures propres aux périodes de campagne électorale.