J'ai également eu beaucoup de plaisir à vous écouter. Nous profitons de votre culture et de votre expérience. Cependant, le caractère illisible de notre diplomatie à l'égard de la Russie depuis l'alternance ne doit pas faciliter votre tâche. Les relations avec M. Poutine sont mauvaises, à l'évidence. L'image de la Russie est dégradée dans les sphères du pouvoir comme dans la presse. Nous boycottons la cérémonie d'ouverture des jeux de Sotchi. Dans le même temps, nous sommes absents de Kiev, alors que l'Allemagne y a envoyé son ministre des affaires étrangères.
Dans quelle direction allons-nous ? Quelle lecture faites-vous de notre politique actuelle à l'égard de la Russie ? Que conviendrait-il de faire ? Nous avons commis des erreurs. En particulier, nous n'avons pas su comprendre la position russe sur la Syrie. Comme vous l'avez indiqué, le Partenariat oriental doit être cogéré avec la Russie, dans l'intérêt de tous. L'Ukraine n'a pas vocation à adhérer à l'Union européenne : elle doit devenir un pont entre l'Union et la Russie, mais qui n'appartienne pas à cette dernière – à nous de savoir fixer les lignes. Enfin, comme l'a dit M. Fillon, il est très compliqué de faire des affaires en Russie sans avoir établi au préalable une relation de confiance avec le pouvoir russe.