Madame la ministre, après de nombreuses questions sur l’artisanat et les zones rurales, vous me permettrez de changer de sujet pour cette dernière question de la séance.
Je souhaite appeler votre attention sur la nécessité d’aider au développement de l’artisanat français à l’international. Le lancement, le 15 octobre dernier, du Fonds pour les savoir-faire d’excellence, visant à accompagner des entreprises artisanales et industrielles qui disposent d’un savoir-faire reconnu, est un premier pas en ce sens mais le chemin reste long.
Le poids économique à l’exportation des entreprises artisanales devrait, en effet, être mieux estimé. Le secteur artisanal n’est pas assez intégré dans les dispositifs publics d’appui à l’exportation, qui restent trop restrictifs pour ces entreprises. Elles sont souvent exclues d’un accompagnement personnalisé à l’export, d’un appui efficace pour approcher les marchés étrangers et du dispositif de volontariat international en entreprise, le VIE, qui a fait ses preuves.
Pourtant, le VIE est un vecteur important d’internationalisation des entreprises et de renforcement de la communauté économique française dans le monde. Il constitue un véritable atout pour la France.
Outre son intérêt pour les entreprises françaises, l’expérience professionnelle acquise à l’étranger constitue un avantage considérable pour notre économie. L’activité des citoyens français hors de nos frontières doit être valorisée au mieux, notamment au bénéfice des entreprises souhaitant conquérir des marchés à l’export. Aujourd’hui, le VIE constitue le principal instrument de cette politique, 85 % des volontaires étant embauchés à la sortie, ce qui est exceptionnel. C’est pourquoi je crois qu’il serait souhaitable de faire du VIE un moyen d’insertion internationale pour tous les jeunes actifs, ce dispositif bénéficiant aujourd’hui essentiellement aux diplômés issus de cursus longs, au niveau bac +5.
En conclusion, il semble opportun d’offrir des débouchés internationaux à des niveaux de formation non couverts par le VIE et à des jeunes formés dans les métiers d’excellence reconnus hors de France. C’est la raison pour laquelle je vous demande, madame la ministre, s’il serait possible de renforcer et d’élargir le dispositif du VIE aux centres de formation d’apprentis – les CFA – à partir du bac professionnel. Les CFA pourraient ainsi être amenés à développer des contrats d’apprentissage à l’étranger, assimilables à un compagnonnage international. Tout cela ne pourrait être que bénéfique pour notre artisanat français.