Intervention de Gilles Savary

Séance en hémicycle du 26 février 2014 à 21h30
Action de l'État en matière de transports urbains — Questions

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

Monsieur le ministre, je ne vous parlerai pas ce soir de la réforme ferroviaire : cette question a déjà été abordée par Alexis Bachelay. Cependant, c’est un grand jour : aujourd’hui s’est tenu un vote qui valide les efforts que vous faites depuis plusieurs mois en faveur d’un certain modèle de réforme ferroviaire. Je me permets de vous en féliciter : après une longue marche, le Parlement européen, dont on connaît l’importance décisive, vient aujourd’hui de pencher plutôt vers le type de réforme envisagée par le Gouvernement et dont nous débattrons ultérieurement dans cet hémicycle.

Je continuerai à évoquer le sujet des transports urbains, mais de façon un peu collatérale, en abordant la question du rail. Nous en parlons très souvent en Île-de-France, parce que nous vivons dans l’une des plus grandes agglomérations d’Europe : d’une certaine façon, le rail est un mode de transport urbain de tout premier ordre dans une agglomération comme Paris. Or, dans les villes de province, on parle un peu moins de cette question et du problème des goulets d’étranglement.

Au cours de ces dernières années, nous avons privilégié, d’une façon d’ailleurs assez aveugle, le développement de lignes nouvelles qui n’étaient pas financées. Mais nous avons toujours occulté le fait que ces lignes arrivaient le plus souvent dans des villes dont le trafic commençait à être totalement saturé, notamment à cause du formidable essor du TER. Aujourd’hui, ce dernier sature les entrées et les sorties des villes ; il crée des goulets d’étranglement tout à fait considérables qui rendent très difficile la relance du fret. Comme vous le savez, les arbitrages sont naturellement plutôt favorables aux passagers, au détriment du fret, car ceux-ci tiennent à arriver à l’heure. Le transport de personnes correspond souvent à des trajets domicile-travail, et mobilise donc des trains de banlieue. Cette logique, que l’on connaît depuis très longtemps à Paris, est désormais à l’oeuvre à Bordeaux et à Toulouse.

Monsieur le ministre, avez-vous identifié ces goulets d’étranglement, dont on parle peu ? Les actions de lutte contre ces goulets peuvent bénéficier de subventions européennes à un taux tout à fait remarquable, à hauteur de 30 % : les villes ont donc aujourd’hui les moyens d’obtenir des financements européens pour désengorger le trafic et débloquer les goulets d’étranglement. Ces derniers ont-ils fait l’objet d’un recensement systématique ? Cette action est-elle inscrite dans les contrats de projet, ou comptez-vous nous faire part d’un programme spécifique à ces goulets d’étranglement ferroviaire autour des grandes agglomérations, qui déterminent très largement l’avenir du rail, et du fret en particulier ?

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