Monsieur le ministre du travail et de l’emploi, la Commission européenne a annoncé hier ses prévisions économiques pour la France d’ici 2015. Les perspectives en matière d’emploi sont particulièrement inquiétantes puisque l’on nous prédit une stabilisation du chômage à 11 % en 2014 et 2015.
Depuis 2011, la France a réduit de près de cinq points son déficit structurel, effort exceptionnel qui, aux dires de la Commission elle-même, a coûté trois points de chômage à notre pays.
Face à la résignation qui gagne aujourd’hui nombre de nos concitoyens, n’est-il pas temps de donner la priorité à l’emploi plutôt qu’à la réduction des déficits ?
N’est-il pas temps, en particulier, de lancer un plan d’investissement ambitieux dans les domaines des économies d’énergie, des énergies renouvelables et des transports collectifs qui, nous le savons, recèlent un potentiel de créations d’emplois majeur ? L’OFCE et l’ADEME ont en effet montré que la transition énergétique pouvait générer 330 000 créations d’emplois d’ici 2030.
N’est-il pas temps de dépasser une conception de la modernité, celle des années soixante-dix, avec ses mines, ses aéroports et son plan autoroutier, pour nous tourner enfin vers l’économie de l’avenir ?
L’économie de l’avenir, c’est celle des transports collectifs. Vous le savez, un déplacement en transports en commun, c’est deux fois plus d’emplois que s’il est effectué en voiture.
L’économie de l’avenir, ce sont les énergies renouvelables. Vous le savez aussi, pour produire un mégawatt, il faut neuf emplois dans le solaire, 3,3 emplois dans l’éolien et un seul dans le nucléaire.
L’économie de l’avenir, c’est enfin celle des économies d’énergie qui, à elles seules, peuvent générer jusqu’à 70 000 emplois d’ici 2030.
Monsieur le ministre, vous avez mis en oeuvre avec succès une politique d’emplois d’avenir ciblée courageusement sur les jeunes les moins diplômés qui a permis de créer plus de 85 000 emplois.
Au-delà de cette première étape, ne pensez-vous pas qu’il faut désormais donner priorité à l’emploi et relancer un plan d’investissement public ambitieux ciblé sur la transition écologique ?