C’est notamment dans ce cadre que j’ai remis, en octobre dernier, à la ministre de l’égalité des territoires, un rapport qui porte sur l’accessibilité des services au public dans les territoires fragiles, corédigé avec mon collègue Pierre Morel-À-l’Huissier. L’esprit général de ce travail milite pour une approche nouvelle des services au public qui dépasse la segmentation par politiques publiques. Afin d’être pleinement efficaces, nous devons privilégier une logique transversale et abandonner l’opposition public-privé, pour partir de la population et de ses attentes. Autrement dit, il s’agit de se demander : « qui veut quoi ? », avant : « qui fait quoi ? ». Ce n’est qu’à partir de là que nous pourrons déployer les solutions les plus adaptées. Il ne peut y avoir de formule identique et uniforme pour répondre aux besoins de la population. Plasticité, adaptabilité, riment avec efficacité ; ainsi, nous rappelons les lois de Rolland pour les services publics : mutabilité, continuité, égalité. Partant de cette approche, j’ai notamment proposé l’élaboration de schémas d’accès aux services dans chaque département, réalisés conjointement par l’État et par les collectivités locales. Ce diagnostic indispensable servira de base à un plan d’action pour le développement des services dans les territoires fragiles, par exemple en dynamisant le dispositif des maisons de services publics, ou le développement du très haut débit, offrant ainsi des services aux entreprises et aux citoyens : téléformation, télétravail, télémédecine et téléassistance. L’ingénierie territoriale est également une condition essentielle pour le développement local.
Mais, plus généralement, je crois à la mise en oeuvre d’un pacte pour la ruralité qui permette une contractualisation entre les territoires, l’État et les collectivités locales.