Ce contrat pour les territoires fragiles s’inscrirait dans le cadre du volet territorial des contrats de plan et permettrait de définir les priorités pour un territoire, en adéquation avec ses vocations, c’est-à-dire avec son projet de développement à partir de ses potentialités, tout en mobilisant de façon complémentaire et transversale les fonds budgétaires. Ici, nous oublions les approches sectorielles, verticales et parfois inadaptées, et privilégions la construction collective d’un projet politique territorialisé, avec des actions et des moyens complémentaires et surtout adaptés aux besoins des populations et des spécificités géographiques. À la politique de la ville, doit correspondre une politique interterritoires, comme la vivent chaque jour nos concitoyens à l’échelle des bassins de vie et d’emploi. Ainsi, mesdames les ministres, les solutions sont à portée de main pour redonner de l’espoir aux territoires fragiles, ceux-là même qui sont de plus en plus en proie au populisme.
Le nouveau projet de loi de décentralisation devrait comprendre cette composante afin de répondre aux attentes fortes des territoires. Après le renforcement des métropoles, le temps est venu de prendre à bras-le-corps le sort des territoires non métropolitains. Le nouveau texte législatif sera ainsi l’occasion, absolument nécessaire, de défendre une nouvelle dynamique de ces territoires ; il pourra dessiner la carte des bourgs-centres et permettre le déploiement d’une politique transversale en fonction des territoires fragiles. C’est dans ce moment que nous devons tendre la main aux territoires fragiles : c’est ainsi que nous renouerons avec la population, c’est ainsi que nous ferons vivre la République des territoires, condition indispensable du ciment de la citoyenneté et du vivre-ensemble français.