Monsieur le président, mesdames les ministres, mes chers collègues, ce débat nous donne l’occasion d’évoquer l’une des problématiques essentielles auxquelles sont aujourd’hui confrontés nos territoires : l’isolement, les difficultés d’accès à des services pourtant nécessaires à la vie en société, que rencontrent quotidiennement les habitants des quartiers populaires, des campagnes périurbaines et des territoires ruraux. Le Parlement a déjà débattu à plusieurs reprises du thème plus large de l’égalité des territoires. Le groupe UDI, particulièrement attaché à cette question, se félicite de ces initiatives. Prenons garde cependant à ne pas multiplier les déclarations d’intention sans jamais aboutir à des solutions concrètes en faveur de nos territoires.
En effet, mes chers collègues, le sujet n’est pas anodin. À travers l’accès aux services publics, véritable facteur d’attractivité, c’est la survie de nos territoires qui est en jeu. Qu’attend-on des services publics dans ces zones fragiles ? Non pas la reproduction de la vie citadine, mais l’assurance de la qualité de vie, qui passe par les nouveaux moyens au service de la communication, de la connaissance, du travail, de la santé, de la famille et aussi de la sécurité. Ces questions nous préoccupent tous, et nos collègues Carole Delga et Pierre Morel-À-L’Huissier ont remis, en octobre dernier, un rapport sur le sujet à Mme la ministre de l’égalité des territoires et du logement, Cécile Duflot. Ils ont présenté une vingtaine de recommandations qui, je l’espère, seront prises en compte par le Gouvernement pour améliorer les moyens à la disposition des pouvoirs publics et pour garantir l’accessibilité et la qualité des services au public dans les territoires fragiles.
Le choix de la mutualisation reste évidemment à privilégier. Nos concitoyens doivent pouvoir bénéficier d’un meilleur accès aux services publics, mais aussi aux services au public qui évoluent en fonction de ses besoins. Il ne faut surtout pas opposer ces deux notions, mais plutôt réfléchir à un moyen de mettre en commun tous ces services pour le bien-être des habitants. À cette fin, nous devons nous appuyer sur des structures déjà existantes et stables, dont le savoir-faire n’est plus à démontrer : je pense notamment aux buralistes qui, grâce à leurs horaires d’ouverture, pourraient concentrer plusieurs services, ou encore aux commerces de proximité, qui représentent encore un véritable lien social pour les habitants, peut-être le seul dans certains territoires.