Intervention de Michèle Bonneton

Séance en hémicycle du 26 février 2014 à 15h00
Débat sur la qualité et l'accessibilité des services au public dans les territoires fragiles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Je souhaiterais revenir sur la question de l’accès aux soins dans les territoires ruraux et dans les quartiers fragiles de nos villes. L’accès aux soins s’est dégradé par la combinaison de deux phénomènes : la géographie et les dépassements d’honoraires. D’après une enquête de l’UFC Que Choisir, 17,3 millions de personnes sont concernées, si l’on cumule les deux critères. Nous pouvons véritablement parler de fracture sanitaire, phénomène que la loi « hôpital, patients, santé et territoires » a amplifié.

La mise en place par le Gouvernement du statut de praticien territorial semble connaître un certain succès, comme en témoignent les quelques centaines d’installations, mais cela reste limité et ne répond pas à tous les problèmes. Aussi, j’aimerais savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour améliorer l’accès aux soins de base non urgents dans ces territoires fragiles.

L’autre problème est celui des urgences dans les territoires éloignés des hôpitaux. Quasiment aucun médecin n’accepte de se déplacer ou de participer à des gardes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si l’engagement de l’État pour un accès aux urgences dans les trente minutes est en théorie satisfait, il ne l’est pas nécessairement dans la réalité, tant s’en faut.

Dans la plupart des communes rurales de ma circonscription, les pompiers, souvent seuls à se déplacer en cas d’urgence, mettent déjà en moyenne trente minutes, en faisant du mieux qu’ils peuvent, pour rejoindre l’habitation du malade – selon l’enquête que j’ai réalisée. Si l’on ajoute le déplacement jusqu’à l’hôpital, lui-même en moyenne égal ou même supérieur à trente minutes, en raison, par exemple, de l’encombrement des routes, la personne devra attendre plus d’une heure les soins urgents.

De plus, il existe un manque important de médecins pompiers, d’infirmiers pompiers et de médecins urgentistes ; l’intervention des secours est donc beaucoup trop longue.

Des réponses existent, comme, peut-être, la création de maison de premiers secours ou de premières urgences, qui pourraient permettre d’accéder rapidement à une prise en charge efficace, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui pourrait désengorger les services d’urgence des hôpitaux. J’ajoute qu’il nous faudrait, bien sûr, plus de personnel de soins.

Quelles réponses le Gouvernement entend-il mettre en oeuvre pour remédier à ce crucial problème des urgences dans les territoires éloignés des hôpitaux ?

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