Madame la ministre, chacun s'accorde à penser qu'il est urgent de faire oeuvre d'imagination pour trouver, pour les courtes peines, des alternatives à l'incarcération, ou, à tout le moins, des solutions pour la réinsertion des condamnés en fin de peine.
La semi-liberté fait partie de cet arsenal, mais cette solution a ses exigences : il faut que ces lieux de privation de liberté soient à taille humaine et qu'ils soient à proximité des modalités de réinsertion envisagées, c'est-à-dire des emplois.
Plutôt que d'avoir recours à ces immenses usines à récidive que sont devenues nos prisons prétendument modernes, nous disposons d'un parc de maisons d'arrêt, souvent anciennes mais situées au milieu de la ville, donc au milieu de la vie. Avec des moyens modestes, ces lieux peuvent être aménagés et transformés pour être adaptés à la semi-liberté et plus accessibles aux familles, qui sont un élément majeur de la réinsertion. C'est le cas du chef-lieu de circonscription dont je suis l'élu, Montluçon, qui dispose d'une petite maison d'arrêt en plein centre ville, menacée – comme beaucoup d'autres – de fermeture.
Ma question est la suivante : avez-vous l'intention de faire inventorier ces lieux de taille modeste, où chacun des acteurs de la réinsertion s'accorde à dire que le travail de retour à la liberté se fait dans de bien meilleures conditions ? Votre prédécesseur se disait ouvert à cette solution pour Montluçon, mais il semble que cela s'arrêtait au discours. Je ne saurais trop vous encourager à retenir l'idée, mais surtout à passer aux actes. Et, puisque vous avez eu l'amabilité de m'inviter en Guyane, je vous invite volontiers, quant à moi, à venir vous rendre compte sur place !