Nous allons donc revenir à la spécialisation de la justice des mineurs.
J'énonce dans la circulaire la nécessité de la continuité de la prise en charge par des éducateurs, et nous devons avoir une réflexion, dans laquelle je vous invite à prendre toute votre part, sur les jeunes qui franchissent l'âge de la majorité. Lorsqu'un jeune est pris en charge à dix-sept ans, le temps manque pour qu'un éducateur construise avec lui un projet qui lui permette après, en toute autonomie, de poursuivre son chemin de vie. En Allemagne, les dispositifs spécifiques aux mineurs ont été étendus aux 18-21 ans.
On ne peut pas en même temps constater que les jeunes restent plus longtemps qu'avant chez leurs parents parce que leurs études sont plus longues, qu'ils mettent plus de temps à devenir autonomes, qu'il leur est plus difficile d'obtenir logement et emploi et donc plus difficile d'entrer tôt dans la vie active, et considérer qu'une personne de dix-huit ans qui a été étant mineure en danger ou primodélinquante peut être lâchée comme cela.
Nous avons donc une réflexion à construire ensemble et à décliner en actions pour ces jeunes qui franchissent l'âge de la majorité et qu'il est nécessaire d'accompagner. C'est pour cela qu'en plus de la spécialisation de la justice des mineurs, je suis très attachée à la continuité de la prise en charge, dont je fais un principe.