Nous avons bien entendu des tableaux décrivant les installations, mais ils ne permettraient pas de répondre clairement à votre question, car les examens restent à effectuer.
À côté de la sûreté de la conception du réacteur, il convient de surveiller avec la même attention la qualité de son exploitation.
Le rendez-vous des quarante ans est primordial pour la sûreté et il doit donner lieu à une participation renforcée du public.
Il représente, par ailleurs, une charge de travail hors du commun pour EDF et pour l'ASN et son appui technique. EDF rencontre des difficultés pour gérer les arrêts de tranche et les opérations de maintenance qu'ils exigent, alors que le rendez-vous du grand carénage et, éventuellement, la mise en oeuvre des recommandations émises après Fukushima et la prolongation au-delà de quarante ans sont devant nous. Cette situation pose la question de la capacité à faire face à ces défis.
Je ne connais pas le détail du programme du grand carénage. Au début de l'année 2012, EDF estimait le coût total à 55 milliards d'euros et nous avions fixé les premières grandes prescriptions de principe. Nous les avons affinées depuis cette date à la suite de discussions très serrées – comme c'est l'usage – avec l'exploitant. Deux éléments nouveaux se sont produits : nous n'avons pas retenu la solution proposée par EDF sur les moyens d'éviter la fusion du coeur et nous lui avons demandé d'emprunter une autre voie ; nous avons insisté pour qu'un système additionnel protège l'enceinte en cas de fusion et nous avons eu des échanges complexes sur le niveau de séisme auquel devait résister ce système complémentaire du noyau dur. Le déploiement de ces opérations entraînera un coût supplémentaire, même si j'ignore s'il pourra être inclus dans le chiffre actuellement avancé par EDF. L'éventuelle prolongation de la durée de vie des réacteurs modifiera également le coût final.