Si notre commission d'enquête ne débouche pas sur une synthèse équilibrée des risques, des coûts et des conséquences, les informations que nous aurons rassemblées encourageront les prises de position partisanes et passionnelles. Ainsi, notre rapporteur cherche à exploiter médiatiquement certaines phrases coupées de leur contexte et éloignées du problème global que constitue le défi énergétique, si important pour l'avenir économique et social de notre pays.
Messieurs les experts, il est important de revenir sur la démarche qui a accompagné les progrès réalisés dans l'histoire et qui repose sur le rapport entre les bénéfices et les risques. Or je n'entends pas souvent la prise en compte de ce paramètre dans les exposés effectués devant notre commission, alors que nous en avons besoin du fait de notre ignorance de ces questions. Le point d'équilibre est fondé sur la sûreté nucléaire – élément le plus important –, sur l'approvisionnement énergétique et sur la capacité financière de la nation à assumer le coût de programmes qui s'étendent sur plusieurs décennies.
L'histoire a montré, notamment en 1997, que, lorsque des décisions politiques sont prises en matière d'énergie sans étude d'impact, elles sont souvent contraires aux intérêts supérieurs du pays et à la place de la France dans cette filière essentielle de l'électronucléaire – qui reste prépondérante dans le monde, même si certains s'emploient à la faire disparaître.
Monsieur le président, vous avez évoqué la probabilité de certains scénarios catastrophes : nous souhaiterions que les experts répondent à votre question en insistant sur le rapport entre les bénéfices et les risques. C'est à eux qu'il revient d'éclairer les politiques, pour que ceux-ci puissent assumer les décisions qu'ils arrêtent.