Intervention de Jacques Repussard

Réunion du 20 février 2014 à 9h30
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Jacques Repussard, directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire :

Monsieur Sordi, l'IRSN a une mission d'appui technique à la prise de décision, et, dans le cadre de cette fonction, nos interlocuteurs principaux sont l'ASN et le ministère de la défense – notamment le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) – pour le nucléaire militaire, mais nous avons également des relations avec le ministère du travail qui a des responsabilités en matière de radioprotection. Après saisine, nous remettons des expertises à ces demandeurs.

Nous consacrons 40 % des ressources de l'Institut à la réalisation de travaux de recherche destinés à faire progresser la sûreté nucléaire grâce à une expertise indépendante et performante. Seul l'IRSN doit décider de la nature de ces études, les industriels et l'administration ne devant pas nous passer de commandes dans ce champ de notre activité.

Nous assurons également la surveillance radiologique du territoire et l'exposition des Français au rayonnement ionisant, dont l'origine est naturelle et médicale, la population ne pouvant subir une irradiation provenant de l'industrie nucléaire qu'en cas d'accident.

Maintenant que les travaux d'épaississement du plancher du réacteur sont achevés, l'IRSN considère que l'état de sûreté des deux réacteurs de Fessenheim ne diverge pas de celui des autres réacteurs du parc. L'IRSN publie chaque année un rapport qui montre que la sûreté d'exploitation des réacteurs français est bonne – et au moins aussi performante que dans les autres pays –, même si nous devons toujours chercher à nous améliorer, le risque d'un accident grave étant très faible, mais non nul. En revanche, il existe des tensions dans certains sites, et la surcharge de travail pour l'exploitant, les équipes d'ingénierie, les commanditaires, les sous-traitants et les fournisseurs entraîne un allongement des délais de maintenance. Or les décisions de renouvellement des autorisations vont nécessiter beaucoup de travail supplémentaire dans les prochaines années. Il faut donc parvenir à un compromis qui permette de faire davantage en termes de sûreté, sans imposer à ceux qui font fonctionner le système nucléaire des demandes exorbitantes qui constitueraient un stress supplémentaire et pourraient, in fine, déboucher sur une diminution de la sûreté.

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