Nous vous félicitons, monsieur le ministre, pour votre action en Ukraine. Le succès que vous avez obtenu avec vos collègues allemand et polonais est d'autant plus méritoire que l'unité de l'Ukraine ne va pas de soi. Le nom du pays viendrait d'un mot qui signifie « frontière ». La question est de savoir si celle-ci ne passe pas au coeur même de l'Ukraine, qui est tiraillée entre, d'un côté, la Russie – dont elle a été d'une certaine manière le berceau – et, de l'autre, l'espace allemand et polonais. L'activisme actuel de la diplomatie allemande en Ukraine rappelle l'intérêt constant de Berlin pour l'est de l'Europe au cours de son histoire. Le pays est divisé du point de vue linguistique – entre ukrainophones et russophones – et religieux – entre Uniates et Catholiques, d'un côté, et Orthodoxes, de l'autre. À cela s'ajoutent des problèmes d'histoire, de culture, d'éthique. Ces difficultés ne risquent-elles pas d'être un obstacle sur le chemin de la démocratie ? La France a toujours plaidé pour le maintien de l'unité des États sur tous les continents. Cependant, on sait ce qu'il est advenu de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et de l'URSS de M. Gorbatchev, malgré les souhaits du Président Mitterrand. Pourrons-nous garder longtemps notre position en faveur de l'unité de l'Ukraine ?