J'étais hier et avant-hier à Moscou dans le cadre de mes activités de représentant spécial de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE pour l'Asie centrale. Les parlementaires russes, quel que soit leur groupe politique, ont l'impression d'avoir été trompés par l'accord que vous avez négocié. Lorsque j'ai demandé à M. Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères de la Douma, si la Russie était prête à assister l'Ukraine financièrement, il m'a répondu : « Vous avez voulu les valeurs, il vous reste maintenant à payer pour les valeurs. » Je partage votre souhait que la Russie soit à nos côtés pour aider l'Ukraine, mais le ressentiment est fort. Comment recoller les morceaux avec Moscou ?
Je partage les craintes de Mme la présidente concernant Svoboda : il s'agit d'un parti régional d'extrême-droite, qui est avant tout anti-russe. Chacune de ses déclarations est accueillie comme un encouragement à la sécession en Crimée, à Donetsk ou à Dnipropetrovsk. Vous avez indiqué qu'il avait évolué, mais je suis sceptique sur ce point. La situation à l'est du pays ne risque-t-elle pas de se dégrader en fonction du rôle qu'il jouera au sein du futur gouvernement ?
Je rejoins pour une fois M. Vauzelle : nous insistons tous sur le maintien de l'unité du pays, mais cette position est-elle tenable à terme ?