Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 26 février 2014 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées (CEMA :

S'agissant de Scorpion, nous avons eu des débats difficiles lors des arbitrages relatifs à la LPM. On a finalement retenu des programmes à effet majeur pour environ 5,7 milliards d'euros par an, alors qu'il nous aurait fallu beaucoup plus. Nous avons donc dû renoncer à certains équipements, mais nous avons conservé un modèle d'armée complet, ce qui est l'essentiel. Le programme Scorpion a été décalé mais maintenu et nous serons vigilants sur le VBMR puisque le véhicule de l'avant blindé (VAB) est à bout de souffle – ce qui impose un tuilage, comme pour les avions Transall avec les A400M, ou les frégates anti-sous-marines avec les frégates FREMM. Cela est cohérent avec la perte d'une brigade et le contrat opérationnel des 66 000 hommes projetables pour l'armée de terre. Cette approche nous permettra d'avoir une armée de terre modernisée en 2020-2025, mais il faut éviter le maillon faible.

Concernant Sangaris, notre objectif est, je le répète, que la force internationale, africaine puis onusienne, prenne le relais le plus vite possible. Je rappelle que nous avons 2 000 hommes sur place et la MISCA 6 000. On peut imaginer une force de 10 000 hommes pour l'OMP. Pour que la MISCA soit pleinement opérationnelle nous étudions avec nos partenaires européens la motorisation de cette force, son équipement. Les gendarmes français seront utiles pour le mentoring des forces de police locales.

Après avoir sécurisé Bangui, nous sommes entrés dans la deuxième phase, consistant à étendre notre présence en région, notamment dans l'ouest. Le groupement tactique interarmes (GTIA) supplémentaire, qui est en cours de déploiement, nous aidera pour sécuriser la province.

En ce qui concerne notre dispositif en Afrique, il est prévu 3 000 hommes dans la bande sahélo-saharienne. Par ailleurs, nous essayons d'avoir une approche globale intégrant les forces de présence – que nous souhaiterions faire passer de 3 900 à 3 400 – et les forces en OPEX. Pour ce faire, nous disposerons de deux bases opérationnelles, Djibouti et la Côte d'Ivoire, et deux points d'appui avec le Gabon et le Sénégal.

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