Le débat sur la gouvernance RH est très parisien : le soldat au bout de la chaîne, qui est ma priorité, ne s'en préoccupe pas.
La gouvernance RH est un équilibre entre la gestion, notamment de la masse salariale, et l'organisation. Si la gestion a été confiée à la DRH MD, l'EMA reste responsable de l'organisation qui est structurante dans la préparation des capacités. Les deux approches - donnant la priorité à la gestion ou à l'organisation - ont des avantages et des inconvénients. Ce qui importe est la capacité de dialogue des différentes parties dans le sens de l'intérêt général. Cela dit, il y aura toujours des zones de conflit entre l'organisation et la gestion.
S'agissant de la plateforme de simplification, je profite du système mis en place pour le Livre blanc, géré par la délégation à l'information et à la communication de la Défense (DICoD). J'ai ainsi créé une petite mission pour réfléchir à la simplification avec trois officiers, qui se sont rendus dans toutes les armées, directions et services. Il en ressort 66 mesures, dont cette plateforme. Il faut en effet aller chercher les solutions sur le terrain, d'autant que le problème rencontré à Clermont-Ferrand n'est pas le même à Montauban, Metz ou Marseille. Tous ceux qui auront un poste Intradef pourront faire valoir leurs suggestions et il y aura probablement des prix pour récompenser les meilleurs.
En matière de reconversion, il faut nous adapter. C'est la raison pour laquelle nous ne réduirons pas les effectifs qui sont consacrés à cette fonction. Il faut traiter la reconversion en haut de la pyramide, mais aussi à la fin de la première partie de carrière, pour les capitaines, lieutenants-colonels et colonels. Le général en charge de l'agence de reconversion de la défense (ARD) avance avec toute une équipe d'organisations patronales et syndicales pour reconvertir au mieux les militaires du rang, les sous-officiers et les officiers. Il s'appuie aussi sur nos réseaux de réservistes et nos anciens militaires.
Sur le SSA, nous avons fait un grand pas en avant avec notamment le projet SSA 2020, qui est global et s'insère parfaitement dans notre modèle d'armée. Ce projet permettra des économies d'effectifs et sera adossé au système de santé publique – les agences régionales de santé (ARS) –, non pas bloc à bloc, mais dans le cadre d'un véritable dialogue. Nous avons assisté récemment avec le ministre de la Défense et le député de Metz à un projet pilote dans cette ville entre l'hôpital Legouest et le centre hospitalier, qui permet une formidable coopération entre les deux, avec des domaines de compétences conjoints et un partage des tâches. Ce modèle est maintenant instauré partout : je l'ai également vu à Bordeaux. Il s'agit d'un véritable changement de culture et d'une approche intelligente du fonctionnement de l'État, dans laquelle nous avons à gagner financièrement et en effectifs.