S'agissant de la dissuasion nucléaire, l'expression de la doctrine relève du Président de la République : il lui appartient donc d'ouvrir ou non le débat. Nous avons fait un gros effort dans la LPM sur l'agrégat consacré à cette capacité. Il s'agit d'un sujet complexe touchant à l'essence même de notre souveraineté. Nous disposons, dans le cadre global des 190,5 milliards d'euros de crédits prévus en tout pour la Défense pour la période 2014-2019, d'une dissuasion nucléaire crédible, à la hauteur de nos ambitions et cohérente avec notre modèle d'armée. Nous pouvons en être fiers.
Quant à la formation, il ne faut pas l'isoler des autres sujets. On a déjà beaucoup réduit les moyens ces vingt dernières années et notre système de formation est très envié par nos alliés. Si nous réussissons dans nos OPEX, c'est parce que nos soldats sont bien formés. Il faut donc faire attention avant de changer de système.
Cela dit, il faudra encore faire des économies en la matière, car on peut faire mieux. Si on peut mener des réformes structurelles sur le plan géographique, elles ont des coûts en termes d'infrastructures, qui ne sont pas budgétés, et des effets sur l'aménagement du territoire qui doivent aussi être étudiés.
On peut également optimiser certains domaines, comme l'étude de l'anglais ou l'enseignement militaire supérieur.
Par ailleurs, je mets en garde contre les fausses bonnes idées : les cultures d'armée sont une réalité ; l'interarmisation n'est donc pas l'homogénéisation ou l'uniformisation, mais le respect de ces cultures.
Enfin, nous allons aussi avancer dans les nouvelles méthodes pédagogiques et l'e-learning et il y aura sans doute des actions à mener avec le monde civil et celui de l'éducation.