Il est un peu tôt pour savoir si la progression sensible des exportations espagnoles « siphonnera » les exportations françaises. Une chose est sûre : le financement des exportations suppose un accès au crédit, et c'est là un point de grippage pour les pays d'Europe du sud. Ainsi, selon une enquête semestrielle de la Banque de France, plus de 50% des PME italiennes et près de 40% des PME espagnoles déclarent ne pas avoir un accès au crédit à la hauteur de leurs demandes, contre 15% des entreprises françaises.
À court terme, l'économie espagnole peut connaître un regain de compétitivité en termes de coûts. Les choix auxquels procède la filière automobile conduisent à s'interroger : pourquoi PSA privilégie-t-il Madrid plutôt qu'Aulnay, pourquoi Ford quitte-t-il Genk pour Valence ? Le coût du travail entre-t-il en jeu ? Pour l'heure, je n'ai aucun élément de réponse à cette question.