Monsieur le Premier ministre, ma question, à la veille des élections européennes, portera sur le rôle décisif que la France peut jouer pour donner enfin à l’Union l’élan de justice sociale que nous appelons de nos voeux.
Hier, lors de votre discours de politique générale, vous avez justement souligné qu’il appartient à l’Europe d’apporter des réponses concrètes aux attentes des peuples.
Or les peuples de l’Union sont exténués. Ils demandent d’abord de pouvoir vivre décemment, se loger, se soigner, s’alimenter correctement, avoir un emploi digne et un horizon dégagé pour leurs enfants.
Vous l’avez dit, l’euro fort pénalise et entretient des politiques d’austérité décriées par le FMI lui-même. Il vaut mieux miser sur les investissements d’avenir, qu’il s’agisse de la jeunesse ou de la transition énergétique, créatrice d’emplois.
Même l’aspect économique et monétaire de l’Union doit avoir une forte dimension sociale. C’est indispensable, et la France peut impulser cette réorientation.
Un espoir de justice semble d’ailleurs se dessiner après les déclarations, lundi, du ministre des finances français et de son homologue allemand en faveur de la taxe sur les transactions financières. Cette taxe, dite aussi taxe Tobin, les écologistes et la gauche l’attendent depuis longtemps au niveau européen. Je partage d’ailleurs avec Harlem Désir de nombreux souvenirs de lutte commune à ce sujet.