Monsieur le député Armand Jung, je vous remercie de votre question et je me réjouis d’y répondre lors de ma première intervention en qualité de ministre de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le cadre de cet exercice des questions orales.
Ce dossier du campus européen sera suivi par la secrétaire d’État en charge de l’enseignement et de la recherche, Mme Geneviève Fioraso, qui le connaît bien, mais je voulais vous répondre personnellement pour vous montrer l’intérêt que je lui porte et vous assurer du soutien du Gouvernement à sa mise en oeuvre et son développement.
D’abord parce qu’il s’inscrit dans un contexte historique fort : l’année dernière, nous avons fêté le cinquantième anniversaire du traité de l’Élysée, ce qui était une occasion de saluer la vitalité de la relation franco-allemande mais aussi une invitation à ouvrir un nouveau cycle dans cette relation qui soit fondé sur la préparation de l’avenir, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’éducation, de la formation, en renforçant nos coopérations.
La vitalité des rapports entre nos deux pays, ce n’est pas à vous que je vais la faire connaître car vous la vivez dans votre territoire par les échanges nombreux qui existent entre les deux côtés du Rhin, mais je voudrais l’illustrer par l’exemple du programme Erasmus : en 2011-2012, plus de 14 000 étudiants français sont partis étudier en Allemagne, leur troisième destination privilégiée ; 20 000 étudiants allemands ont fait le chemin inverse vers les établissements d’enseignement supérieur de notre pays qui est leur première destination de mobilité devant l’Espagne et le Royaume-Uni.
Réjouissons-nous de la vitalité de ces échanges dans le cadre du programme Erasmus.
S’agissant du projet de campus européen de Strasbourg, je vous confirme que le soutien du Gouvernement, celui de la secrétaire d’État en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que mon soutien personnel sont acquis.
Nous considérons que c’est une très belle idée, porteuse de sens, que ce projet qui pourrait conduire à l’installation dans la ville capitale européenne, symbole de la réconciliation entre nos deux pays, d’une université commune à l’Allemagne, la France et la Suisse.
Initiative des universités de Fribourg et de Strasbourg, le campus européen poursuit un double objectif. Tout d’abord, celui d’inscrire ces deux universités dans l’espace de la région métropolitaine trinationale formée par l’Allemagne, la France et la Suisse, en faisant de la recherche un moteur stratégique de développement et de coopération par le biais d’une infrastructures de grande envergure.
En effet, cet espace de recherche et de développement scientifique à rayonnement international dans le cadre d’EUCOR, l’université du Rhin supérieur, constituerait un réseau de 11 000 enseignants-chercheurs représentant plus de 100 000 étudiants. Cet ensemble permettrait ainsi de développer des formations et des diplômes, et de créer une dynamique européenne de recherche
De plus, ce campus rendrait possible la mise en place de bourses communes à l’Institut d’études avancées, notamment d’ateliers binationaux dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. Ce projet serait ainsi complémentaire de l’université franco-allemande sans pour autant s’y substituer.
Je me réjouis que le Bade-Wurtemberg ait annoncé un certain nombre de financements. Nous examinerons les conditions dans lesquelles nous pourrons compléter cet engagement.
Au-delà du symbole, le campus européen représente à nos yeux le pari de l’intelligence et du savoir. C’est l’un des arguments essentiels pour assurer la compétitivité de l’économie européenne et de nos économies nationales dans le cadre de la compétition internationale.