Monsieur le ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique, il y a cinquante ans s’implantait à Béthune une usine de fabrication de pneumatiques sous la marque américaine Firestone. Cette usine est devenue japonaise et produisait, il y a moins de vingt ans, 30 000 pneus par jour avec 1 450 salariés. Aujourd’hui elle en produit à peine 17 000 par jour. Les 1 250 salariés sont inquiets car ils savent que, l’an passé, les salariés italiens de l’usine Bridgestone de Bari, ont, sous la menace d’une fermeture d’usine, accepté de revenir sur des avantages et de baisser leurs salaires.
Bridgestone possède trois usines : en France, en Italie et en Espagne. Elle les met clairement en concurrence en invoquant des coûts salariaux trop élevés et en précisant que dans les cinq ans qui viennent une de ces trois usines fermera. Bridgestone France comme beaucoup d’autres a bénéficié d’aides publiques et reste désormais très vague quant à l’avenir du site de Béthune. Au niveau mondial, le groupe a enregistré ces deux dernières années une forte augmentation de son bénéfice net.
Je sais, monsieur le ministre, que vous vous êtes saisi de ce dossier et je vous en remercie. Toutefois il semble que les dirigeants japonais ne se contentent pas des mesures du pacte de responsabilités et qu’ils exigent d’aller beaucoup plus loin en matière de réduction des coûts du travail. Un accord de compétitivité est peut-être envisageable mais pas à n’importe quel prix. Les salariés ont en mémoire, et on les comprend, le triste précédent de l’usine Continental.
C’est pourquoi je vous demande, monsieur le ministre, de bien vouloir organiser, avec l’ensemble des protagonistes du dossier, une réelle concertation dont l’objectif serait de conforter la pérennisation du site nordiste.