Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 15 avril 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en ukraine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Monsieur le Premier ministre, la crise ukrainienne est sans conteste, et je pèse mes mots, la crise la plus grave qu’ait connu notre continent depuis les crises de Berlin au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Fin février, la Russie s’est emparée de la Crimée, pourtant partie intégrante d’un État souverain, au mépris du droit international, des conventions OTAN-Russie et du protocole de Budapest de 1994 dans lequel l’Ukraine avait renoncé à ses armes atomiques en échange de garanties de non-agression de la part des grandes puissances, à commencer par la Russie.

Ces dernières semaines, face à un pouvoir ukrainien très affaibli, des désordres graves se produisent dans la partie orientale de l’Ukraine tandis que les Russes ont massé 40 000 soldats aux frontières de l’Ukraine. De fait, tout se passe comme si la Russie donnait le choix, si j’ose dire, entre une partition interne de l’Ukraine obtenue par voie de fédéralisation forcée, ou l’éclatement du pays par la pression militaire. Les conditions d’une escalade, et donc d’erreurs de calcul aux conséquences gravissimes, sont donc réunies.

Depuis le début de cette crise, et sans vouloir faire ici de mauvais procès sur une question dont la gravité est telle qu’elle devrait tous nous rassembler, on ne peut pas, cependant, ne pas être frappé par le profil très bas de la diplomatie française pendant toute cette affaire.

Absente trois mois durant des événements de Maïdan à Kiev, notre diplomatie n’a guère fait preuve jusqu’ici d’initiative dans les semaines qui ont suivi,…

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