Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 15 avril 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en ukraine

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international :

Monsieur le député, comme vous l’avez rappelé au début de votre question, la situation en Ukraine est non seulement inquiétante mais gravissime. Les violences dans la partie Est se sont développées et se développent au moment même où je vous parle.

L’origine, il faut la qualifier clairement : c’est la Russie. Les condamnations qui ont été prononcées par la France et par d’autres pays sont donc parfaitement légitimes.

Vous m’interrogez sur notre position. Notre position, qui est reprise par les Européens, c’est à la fois celle d’une grande fermeté et d’une grande responsabilité.

La fermeté, ce sont les sanctions. Nous avons défini avec nos partenaires trois niveaux de sanctions. Les deux premiers ont déjà été appliqués.

La responsabilité, c’est d’engager le dialogue. Nous n’allons pas – et personne ne le propose ici – faire la guerre aux Russes. Il faut donc aller vers le dialogue, mais sur la base de la fermeté. Jeudi prochain se tiendra une réunion quadripartite, avec notamment les Russes et les Ukrainiens. Si cette réunion ne donne pas de résultats, nous devrons passer au troisième niveau de sanctions, c’est-à-dire aux sanctions économiques. Il n’y a pas d’autre voie que celle-ci.

Monsieur le député, vous qui suivez ces questions, vous savez que l’objectif des Russes, c’est soit de rendre impossible la tenue des élections du 25 mai, soit de les disqualifier. Nous devons avoir l’objectif exactement inverse : il faut qu’un pouvoir pleinement légitime soit installé en Ukraine.

Fermeté et responsabilité : voilà la position de la France. Et quand le Président de la République en parle à la fois à M. Poutine, au président Obama, à la chancelière Merkel et à tous ses partenaires, il fait son devoir au nom de la France.

1 commentaire :

Le 16/04/2014 à 21:26, chb17 a dit :

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Monsieur le Ministre est bien trop modeste en déclarant que l’origine des violences en Ukraine c’est la Russie.

Il a lui-même joué un rôle, certes accessoire mais réel, dans la prise du pouvoir par les émeutiers de Maïdan. Il a contre toute vraisemblance paré d'atours démocratiques et légitimé le putsch, par lequel les responsables de bandes meurtrières et fascistes sont devenus ministres. Il a insisté pour une escalade de sanctions contre la Russie, qui enveniment la situation. Il fait mine de craindre en Ukraine une ingérence qu'il a lui-même pratiquée, et en accuse sans rire une Russie pourtant censée défendre ses ressortissants et (selon accords et Charte de l'ONU) l'état ukrainien.

La clé du succès de l'Europe et du FMI réside en effet dans la description des événements, liée à la diabolisation de l'ennemi... Pragmatisme atlantiste, ou propagande et bellicisme criminels ?

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