Intervention de Marie Récalde

Séance en hémicycle du 15 avril 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Relations entre la france et le rwanda

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Récalde :

Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

Monsieur le ministre, aujourd’hui nous envisageons les événements tragiques qui ont endeuillé le Rwanda il y a vingt ans avec un autre regard.

L’évolution des relations entre la France et les pays d’Afrique, la remise en cause d’anciennes pratiques et l’émergence d’un nouvel ordre mondial nous permettent d’avoir ce regard différent, sans pour autant juger hâtivement ce qui a été décidé en d’autres temps avec une autre grille de lecture.

Le génocide des Tutsis par le pouvoir et les milices extrémistes hutues en 1994 est un fait : un fait historique que nul ne peut contester. La France a été la première et l’une des seules nations à réclamer une intervention de l’ONU. Depuis, la mission parlementaire présidée par Paul Quilès, le travail des historiens et la déclassification de très nombreux documents nous ont permis de mieux comprendre le passé.

En tant que présidente du groupe d’amitié France-Rwanda, j’ai rencontré très récemment l’ambassadeur de ce pays à Paris, qui me faisait part du renouveau de son pays et de sa volonté de renouer des liens d’amitié et de confiance réciproques.

Le Rwanda s’est relevé économiquement et démographiquement, même si, de toute évidence, la démocratie y est encore fragile. Tant de chemin a été parcouru pour rapprocher nos deux pays depuis 2010.

Alors que nos relations diplomatiques étaient de nouveau constructives, et nos liens progressivement renforcés, les déclarations du président Kagamé à la veille des commémorations ont surpris. Parce qu’elles visent directement les deux mille cinq cents soldats français déployés dans le cadre de l’opération Turquoise, elles sont inacceptables. Et leurs conséquences diplomatiques étaient inéluctables.

J’ai joint ma voix à celle du ministre de la défense pour défendre l’honneur de nos soldats qui ont été déployés contre des génocidaires armés, au secours de milliers de civils terrifiés, et avec des moyens limités. Monsieur le ministre, au-delà de ce devoir de mémoire, qu’adviendra-t-il des relations désormais fragiles entre nos deux pays ?

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