Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 30 octobre 2012 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Après les effets catastrophiques de la politique menée par le précédent gouvernement, le présent budget témoigne de la volonté de placer l'éducation au rang des priorités. En augmentation de 2,9 %, il atteint 64 milliards d'euros ; il s'agit d'un effort sans précédent en période de rigueur budgétaire, que les écologistes saluent.

Ce budget préfigure les premières réformes de la refonte de l'école ; il illustre une nouvelle approche, qui va dans le bon sens, avec notamment la volonté de privilégier la réussite pour tous – et non plus l'excellence pour quelques-uns –, l'ouverture de plus de 40 000 postes en 2013, la relance de la préscolarisation, annoncée en septembre dernier – on sait combien, dans les milieux défavorisés, la scolarisation dès deux ans permet de lutter contre l'échec scolaire. C'est pourquoi les écologistes espèrent que les évolutions budgétaires iront également dans ce sens dès 2013.

La réforme de la mastérisation, dans le cadre des futurs ESPE, est également à saluer. J'insiste sur la nécessité d'organiser une véritable formation professionnelle pour les futurs enseignants, avec une mise en responsabilité progressive. Comme situer le concours à la fin de la première année de master revient à réduire cette année à du bachotage, les écologistes préconisent l'organisation d'un concours dès la fin de la troisième année de licence, ou en deux temps : des épreuves d'admissibilité en fin de licence, puis les épreuves définitives en fin de première année de master.

En outre, si nous soutenons pleinement la réintroduction d'une formation initiale, nous pensons que la formation continue des plus de 600 000 enseignants en exercice doit elle aussi bénéficier de toute l'attention requise.

Enfin, nous réaffirmons l'impérieuse nécessité du pré-recrutement, pour que la profession d'enseignant soit à nouveau ouverte à celles et ceux qui n'ont pas les moyens d'accomplir des études supérieures. C'est le modèle de l'école républicaine qui est en jeu ! Puisqu'il s'agit de refonder l'école de la République pour refonder la République par l'école, ce point mériterait de transparaître davantage à travers le budget.

Je m'interroge à ce propos sur les 53 millions inscrits pour les internats d'excellence, décriés dès leur création et critiqués par l'Inspection générale, qui souligne le coût extravagant pour le trop faible nombre de bénéficiaires – rarement issus de milieux populaires.

S'agissant de l'intégration progressive des BTS et des classes préparatoires aux universités, elle ne semble pas amorcée. Nous espérons qu'il en sera autrement pour 2014, car leur coût pour l'éducation nationale est de plus de 2 milliards d'euros. Les jeunes à qui ces formations sont destinées devraient dépendre de l'enseignement supérieur. Une telle somme permettrait de mener à bien des projets pédagogiques innovants, transversaux et hors les murs, au profit de la réussite pour tous.

Il convient en effet d'ouvrir l'école vers l'extérieur, de renforcer les liens avec le tissu culturel, artistique et associatif local, et d'associer davantage les parents. Le principe, auquel nous adhérons pleinement, de « plus de maîtres que de classes », ainsi que la réforme des rythmes scolaires, peuvent être l'occasion de lancer les réformes pédagogiques d'ampleur que nous appelons de nos voeux.

Il serait nécessaire de renforcer encore le dispositif des AVS, qui constitue une aide précieuse pour les directeurs d'école et pour l'accueil des personnes handicapées. J'espère qu'au cours des cinq prochaines années, le principe de l'accueil des personnes handicapées dans les écoles les plus proches de leur domicile deviendra une réalité, et que nous en verrons la traduction budgétaire.

Pour conclure, les écologistes soutiennent pleinement les réformes engagées ; nos remarques constructives ont uniquement pour but d'améliorer encore la refonte de l'école qui est en marche.

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