Je me limiterai aux questions d'ordre général, pour vous faire part de mon ressenti.
Depuis le mois novembre, date à laquelle je suis entrée dans mes fonctions de présidente, j'ai pu constater que la CNSA, n'ayant que dix ans d'existence, se construisait en mobilisant toutes les ressources de l'imagination. Son mode de gestion présente un intérêt tout particulier, la présence des associations – représentants du monde du handicap ou, pour les personnes âgées, professionnels – obligeant décideurs et financeurs à se confronter aux réalités du terrain ; cela a aussi permis de rapprocher les politiques à destination des personnes âgées et des personnes handicapées, même si l'on peut sans doute aller plus loin dans cette convergence. Un tel modèle de gestion, fondé sur l'écoute, a une force démocratique que je ne soupçonnais pas : il permet, au-delà des questions financières – évidemment essentielles –, d'aborder des sujets de fond, comme lors du dernier conseil, au cours duquel fut voté un rapport prospectif sur la représentation et la participation des usagers.
La nouveauté que constitue le ciblage strict des financements, y compris des réserves, est une autre force de notre organisation ; nous y reviendrons sans doute.
La gestion de la CNSA peut servir d'exemple à l'heure où l'on s'interroge sur la démocratie représentative, car elle oblige les uns et les autres à s'écouter. La CNSA travaille également avec les agences régionales de santé (ARS), les conseils généraux ou les associations représentant les personnes handicapées – en particulier à travers les MDPH –, et ce faisant contribue à l'animation des différents secteurs concernés : on peut le constater, par exemple, avec la mise en place des maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer, les MAIA.
Que ce soit au niveau des MDPH, des conseils généraux ou des MAIA, les missions d'animation de la CNSA contribuent aussi à l'égalité territoriale, y compris par le biais des systèmes d'information, car, dans les domaines dont nous parlons, les connaissances sont encore insuffisantes.
Bref, l'animation et le dialogue avec les différentes structures territoriales me semblent constituer un modèle de gestion innovant, d'autant qu'il associe les représentants des usagers ; j'aimerais beaucoup, d'ailleurs, qu'une étude sociologique montre ce qu'il peut apporter du point de vue du fonctionnement démocratique. En définitive, c'est tout le champ des politiques sociales qui est concerné.