Intervention de Sylvie Pichot

Séance en hémicycle du 5 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Pichot :

Monsieur le président, monsieur le ministre délégué, chers collègues, nous examinons aujourd'hui le premier budget de cette législature pour la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation ».

Je veux tout d'abord souligner qu'en cette période de crise, il est essentiel de continuer à soutenir et à accompagner le travail de transmission de la mémoire de ceux qui ont combattu et donné leur vie pour leur pays. C'est ce travail de transmission, socle de notre identité commune, qui permet à celles et ceux qui n'ont pas connu la guerre de ne rien oublier de notre histoire. C'est en particulier nécessaire pour les plus jeunes, afin qu'ils puissent construire leur citoyenneté, leur responsabilité de citoyen.

Le budget 2013 va en ce sens, comme la nomination d'un ministre délégué chargé des anciens combattants.

Le projet de loi de finances 2013 fixe le cap du redressement de notre pays et prévoit un retour à 3 % de déficit pour la fin 2013.

Pour autant, le budget de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation », est préservé, consolidant ainsi les droits des anciens combattants. C'est la réaffirmation de la reconnaissance et de la solidarité que la nation doit à ses anciens combattants, à leur famille, aux orphelins de guerre et pupilles de la nation.

Cette mission interministérielle s'articule autour de trois programmes distincts et essentiels.

Le programme 167, fixé à hauteur de 119,37 millions d'euros, connaît une hausse de 1,35 million d'euros. Il est destiné à favoriser l'esprit de défense et de citoyenneté au sein de la population, en y incluant la dimension mémorielle.

Le programme 169, d'un montant de 2,84 milliards d'euros, est dédié à la reconnaissance et à la réparation en faveur du monde combattant.

Le programme 158, d'un montant de 110 millions d'euros, est dédié à l'indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde guerre mondiale.

S'agissant de la politique de mémoire, l'enveloppe budgétaire prévoit 6 millions d'euros pour de nouvelles mesures sur la période 2013-2015. Son financement passe ainsi de 11,3 millions d'euros à 17,2 millions d'euros, traduisant concrètement la volonté de donner toute sa place à une nouvelle séquence mémorielle, notamment dans la perspective des commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale.

Ces crédits seront également destinés à mener des actions éducatives et pédagogiques de transmission des valeurs républicaines et civiques en direction des jeunes générations, en partenariat avec l'éducation nationale, les associations d'anciens combattants, réaffirmant ainsi la priorité nationale donnée à la jeunesse et la volonté de transmission intergénérationnelle.

Il s'agit aussi aujourd'hui de refonder le lien armée-Nation, notamment au travers de la Journée défense et citoyenneté, seul « espace » à subsister entre les jeunes et les armées. Cette journée concerne 750 000 jeunes et permet de les sensibiliser aux droits et devoirs du citoyen et aux différentes formes de solidarité. C'est aussi l'occasion de détecter les jeunes en situation difficile, en situation d'échec.

Avant de conclure, je tiens à relayer votre appel, monsieur le ministre délégué, à destination des collectivités territoriales et de leurs correspondants défense qui, dans les mois et les années à venir, peuvent devenir de véritables « liens de mémoire », comme vous le disiez, et relais territoriaux.

Je conclurai mon propos en revenant sur le devoir de transmission. Transmettre, c'est partager. La cohésion sociale se construit à partir de valeurs partagées et d'une histoire commune qui lient les individus uns aux autres et font toute la force d'un peuple, d'une nation.

Transmettre, c'est comprendre. C'est la connaissance et la reconnaissance du passé qui permettent de comprendre d'où l'on vient, d'en tirer les enseignements pour construire le présent et préparer l'avenir.

Le comité Nobel l'a bien compris qui, le 12 octobre dernier, a remis à l'Union européenne le prix Nobel de la paix pour avoir fait vivre sa mémoire collective et contribué, pendant plus de six décennies, à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe.

Enfin, transmettre, c'est veiller à la préservation, année après année, de l'indispensable respect dû à tous ceux qui ont donné leur vie pour la France et à tous les anciens combattants qui, aujourd'hui, font vivre ce devoir de mémoire, de transmission et de solidarité, partout sur nos territoires. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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