Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 23 avril 2014 à 12h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente de la commission des Affaires européennes :

Messieurs les ministres, vous avez rappelé que la Commission européenne allait examiner ce programme, mais il est de mon devoir de rappeler, à quelques semaines des élections au Parlement européen, que la Commission européenne n'est pas seule à décider et que vos propositions doivent également être examinées à l'aune du ressenti de nos concitoyens. Le FMI répète quant à lui depuis deux ans que la politique d'austérité menée par la Commission européenne n'est pas forcément une bonne chose. La France n'a-t-elle pas de nos jours, plus encore qu'auparavant, un rôle à jouer pour proposer à l'Union européenne un nouveau modèle de société reposant sur une plus grande solidarité et manifestant la volonté de faire des choses différentes ?

En outre, la crise ukrainienne révèle la fragilité de l'approvisionnement en énergie de l'Union européenne : peut-être est-il temps de nous interroger sur l'énergie et sur le plan climat-énergie à l'échelle européenne. En tant qu'écologiste, je me permets de le rappeler, même si ce n'est pas tout à fait là le débat du jour.

Compte tenu des inquiétudes de nos concitoyens, dans la conjoncture actuelle, vos scénarios macro-économiques ne sont-ils pas trop généraux encore ? En particulier, les effets d'entraînement de la politique de l'offre seront-ils vraiment au rendez-vous ? Nombreux sont ceux de nos concitoyens qui comprennent mal que ce pacte de responsabilité et de solidarité ne cible pas uniquement les PME et PMI, et que les multinationales puissent être tout aussi avantagées.

Quant à la ventilation des économies de 50 milliards entre l'État, les collectivités locales et les organismes de sécurité sociale, elle pourrait être encore précisée. Ainsi, les régions devraient gérer directement une bonne partie de la manne fournie par les fonds européens. Pourriez-vous nous apporter une clarification à ce propos ?

Ne pourrait-on, par ailleurs, s'inspirer des exemples européens positifs – comme, de celui de l'Allemagne dans le domaine de la politique du médicament, où d'importantes économies d'échelle ont été réalisées en délivrant les doses de médicaments à l'unité ?

Comment, enfin, pouvons-nous dire que nous serons au service de ceux qui ont les revenus les plus modestes alors que certains évoquent une possible remise en cause du SMIC et que la pauvreté augmente dans certains États – je pense à l'Allemagne ?

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