Intervention de Michel Sapin

Réunion du 23 avril 2014 à 12h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Michel Sapin, ministre des Finances et des comptes publics :

Monsieur Myard, il me semble vous avoir déjà fourni des éclaircissements sur la valeur de l'euro et expliqué pourquoi, aujourd'hui, notre vision est largement partagée au niveau européen, et en particulier par la Banque centrale européenne.

Plusieurs d'entre vous ont souligné la nécessité, pour relancer la croissance en Europe, d'un rééquilibrage entre les pays déficitaires et les pays excédentaires. Cette remarque est parfaitement exacte et est prise en compte dans nos échanges, sans que nous soyons soumis à des mécanismes contraignants en la matière. Encore que l'Allemagne elle-même ait été mise sous observation par la Commission européenne, compte tenu de sa situation excédentaire. D'ailleurs, en l'espace de dix-huit mois, ce pays a instauré un SMIC, au niveau interprofessionnel et sur l'ensemble de son territoire, qui équivaut à un doublement des salaires les plus bas. Les négociations salariales en Allemagne, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, constituent elles aussi un élément de rééquilibrage par rapport à la situation antérieure. Le principal effort accompli par ce pays a en effet consisté en la maîtrise de ses rémunérations, ce qui lui a permis un rattrapage sur d'autres pays et une conquête de compétitivité.

M. Muet a souligné combien il était nécessaire que des décisions d'investissement soient prises au niveau européen. Or, elles l'ont été à l'été 2012, lorsqu'a été adopté le pacte de croissance et de responsabilité : le capital de la BEI a alors été augmenté de 10 milliards d'euros – capital dont l'utilisation a exercé un effet de levier considérable. En France, les crédits apportés par la BEI ont doublé en l'espace de deux ans, passant de plus de 3 milliards d'euros à près de 7 milliards. J'ai d'ailleurs pu m'apercevoir hier à Lyon – dans le cadre d'une rencontre avec la BEI et des collectivités et entreprises ayant utilisé ces crédits – de l'existence de projets très concrets, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Peut-être trouverez-vous que les décisions prises restent insuffisantes, mais elles se traduisent par des capacités d'investissement supplémentaires, mutualisées au niveau européen.

Voilà donc deux mesures de caractère européen qui participent du rééquilibrage global des capacités de développement de notre continent.

Madame Pécresse, les dépenses publiques ont augmenté en volume de 1,1 % en 2012, et en moyenne de 1,3 % par an sur la période 2007-2012, alors qu'entre 2013 et 2017, nous prévoyons une évolution en volume de 0,4 % par an. Si l'on voit la différence, on perçoit également la difficulté d'une telle évolution.

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