Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 29 avril 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité 2014-2017 débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Depuis, la France a vécu à crédit et nous avons tous contribué à alourdir le fardeau qui pèsera lourdement sur les générations futures. Pour ceux qui doutent que le déficit est un problème, un seul chiffre : 30 000 euros par habitant, tel est aujourd’hui le poids de la dette, mère de toutes les injustices. La première injustice consiste à faire supporter à nos enfants le coût d’un modèle social dont ils risquent d’être privés par notre seule responsabilité. Je veux parler aussi de l’injustice qui touche les plus modestes, les premiers à être fragilisés par la crise.

Ce programme de stabilité doit constituer un tournant indispensable pour préserver l’avenir. Il doit interroger chacune et chacun d’entre nous sur le sens de son vote.

Aujourd’hui, la France est confrontée à des choix qui engagent son modèle économique et social pour les prochaines années. Face à une économie mondialisée, face à un monde en pleine mutation offrant de nouvelles opportunités, il est une exigence : celle d’adapter notre pays.

Nous sommes également regardés par l’Europe, qui attend que nous démontrions notre capacité à tenir nos engagements et à garder la maîtrise de notre destin. Mais nous ne pourrons y parvenir qu’en nous attaquant frontalement à la dette et au déficit.

Il y a encore quelques semaines, monsieur le Premier ministre, votre majorité refusait de regarder cette réalité en face. Elle a conduit le pays dans l’impasse, brisant par là même la confiance que les Françaises et les Français avaient placée en elle. C’est pourquoi ils vous ont durement sanctionnés lors des élections municipales. Et nous avons d’ailleurs tous en mémoire les déclarations du Président de la République au lendemain de cette défaite : « J’ai entendu votre message, il est clair. [… ] Il m’est adressé personnellement. Je dois y répondre. »

L’heure n’est donc plus à la fuite en avant. L’heure est au courage, monsieur le Premier ministre. Le courage, c’est d’être habité par la conviction intime que ce n’est pas la survie de votre majorité qui est en jeu, mais celle de la France. Le courage, c’est d’arrêter de parler seulement à son électorat pour se tourner, enfin, vers tous les Français. Le courage, c’est de cesser d’ignorer l’ampleur historique des défis auxquels la France est confrontée et d’inviter, par la force de la vérité, notre pays à les regarder et à les surmonter.

Jean-Louis Borloo l’avait dit à Jean-Marc Ayrault, votre prédécesseur, dès le 3 juillet 2012 : « Le groupe UDI sera la vigie lucide, indépendante et exigeante de cette législature parce que nous souhaitons d’abord la réussite de la France. » C’est à cette exigence, monsieur le Premier ministre, que le groupe UDI a toujours répondu.

Monsieur le Premier ministre, si vous empruntez le chemin du courage, nous répondrons encore et toujours présents. Nous sommes et demeurerons une opposition constructive et responsable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion