Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 29 avril 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité 2014-2017 débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Alors, oui, nous saluons cette volonté de diminuer les dépenses publiques. Pour autant – et nous prenons date –, vous ne ramènerez pas le déficit à 3 % du PIB en 2015. Cet objectif est pourtant essentiel car, derrière ce chiffre, c’est le coût de la dette qui explose. C’est aussi et surtout la confiance, gage de la croissance, qui est en jeu. Nous ne vous faisons pas de procès d’intention, mais vous ne tiendrez pas cet engagement, pour trois raisons.

Première raison : les économies annoncées ne seront pas au rendez-vous. Un seul exemple : dire que les dépenses d’assurance maladie vont diminuer de 10 milliards d’euros en trois ans est tout simplement irréaliste, car cela représenterait des efforts cinq fois supérieurs à ceux qui ont été réalisés ces deux dernières années. En réalité, monsieur le Premier ministre, sur les 50 milliards d’euros d’économies que vous prévoyez, seuls 30 milliards devraient être effectivement réalisés, dont plus d’un tiers sur le dos des collectivités locales.

Deuxième raison : vous allez engager 30 milliards d’euros de dépenses nouvelles pour donner de l’oxygène aux entreprises et aux ménages. 30 milliards d’euros d’économies d’un côté, 30 milliards d’euros de dépenses de l’autre : c’est une opération blanche pour le déficit.

Troisième et dernière raison : votre programme de stabilité ne prévoit à aucun moment des reformes structurelles, des réformes d’avenir, des réformes en profondeur. Vous ne proposez que des demi-mesures, des mesures de court terme qui n’éclairent pas le long terme ni l’avenir de la France.

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