Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 29 avril 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité 2014-2017 débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Troisième chantier : remettre la solidarité et la confiance au coeur du lien entre les générations. Vous devez donc dès maintenant reculer l’âge légal de départ à la retraite, augmenter la durée de cotisation, et enclencher un mouvement de convergence entre l’ensemble des régimes existants afin de parvenir à un système unique de retraites.

Quatrième chantier : il n’y aura pas de croissance durable sans efficacité énergétique, sans respect des ressources et sans respect de la biodiversité. La croissance verte est un vrai chemin pour notre avenir, un vrai chemin pour nos emplois. La formidable mutation engagée par le Grenelle de l’environnement doit être poursuivie.

Le cinquième et dernier chantier est sans doute le plus beau : il s’agit de faire vivre l’énergie formidable de la France, sa capacité éprouvée à sortir plus forte des épreuves, de valoriser ses talents, ses intelligences et sa force de travail pour préparer le pays aux mutations économiques.

Oui, mes chers collègues, « La force d’une nation est dans sa ressource humaine » comme aime à le dire Jean-Louis Borloo.

Je vous ai écouté tout à l’heure, monsieur le Premier ministre. Pourquoi ne pas revenir sur cette décision incompréhensible de diminuer les crédits de l’apprentissage de 800 millions d’euros ? Il faut un plan d’urgence, un plan massif de développement de l’apprentissage pour apporter une réponse d’ampleur au chômage des jeunes. Et nous ne pouvons pas nous contenter de votre réforme à la marge de la formation professionnelle. Il faut trouver une solution durable pour qu’il n’y ait plus plusieurs centaines de milliers d’emplois non pourvus chaque année.

Monsieur le Premier ministre, le pacte de responsabilité et de solidarité est une opportunité pour le redressement du pays. L’urgence est absolue. Les mesures en faveur de la compétitivité et du pouvoir d’achat ne peuvent plus attendre. Nous demandons leur application dès le 1er juillet 2014, et non en 2015, et encore moins en 2016 comme vous venez de nous le dire à l’instant. Car derrière les chiffres du chômage, il y a des usines qui ferment, des drames humains qui se jouent, des familles qui explosent, des vies brisées, des projets qui s’arrêtent du jour au lendemain. La vraie bataille pour l’emploi doit être engagée dès maintenant, sans délai !

Monsieur le Premier ministre, vous avez tenu à l’instant un discours constructif. Vous avez en face de vous une opposition constructive qui fait preuve, à votre égard, d’une exigence bienveillante. Nous attendons maintenant que vous donniez du sens à ce programme de stabilité en prenant dès aujourd’hui des engagements clairs accompagnés d’un calendrier précis quant aux réformes d’avenir qui seules permettront de véritables et durables économies. Nous attendons aussi et surtout que face à l’urgence des drames du chômage, vous répondiez par l’urgence de l’action. C’est à ces seules conditions que le programme de stabilité aurait pu servir pleinement l’intérêt supérieur du pays et c’est en fonction de ces seules considérations que le groupe UDI se prononce. Nous nous abstiendrons donc majoritairement.

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