Intervention de Étienne Blanc

Séance en hémicycle du 29 avril 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité 2014-2017 débat et vote sur cette déclaration — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉtienne Blanc :

Il aura réformé les retraites de telle façon que la France est le seul pays d’Europe à connaître une augmentation des cotisations et une augmentation des prélèvements.

Oui, c’est à une critique sévère de votre prédécesseur que vous venez de vous livrer. Le résultat de cette politique est aujourd’hui tangible, vous l’avez rappelé : la France détient le record des prélèvements obligatoires, qui s’approchent de 50 %, et de la dépense publique, qui frise les 57 %. Le déficit, qui atteint les 4,3 % du PIB et le taux de chômage constituent aussi des records.

Ces résultats vous mettent évidemment en difficulté avec Bruxelles, où un certain nombre de ministres se sont rendus. Ils y sont partis en annonçant qu’ils obtiendraient des délais et en sont revenus en expliquant qu’ils ne les avaient pas demandés. Bruxelles vous met aujourd’hui au ban, tout comme les marchés, qui annoncent d’ores et déjà une tension sur les taux d’intérêt. En 2015, la France sera le premier pays emprunteur de la zone euro. Le moindre dérapage des taux, de 1 %, coûtera 3 milliards au budget de la nation.

Monsieur le Premier ministre, une belle occasion vous était donnée aujourd’hui de dire la vérité aux Français. Ainsi, vous auriez pu cesser de leur mentir sur l’impôt, en disant aux ménages que les choses s’amélioreront sous votre autorité : en 2014, ils paieront 4 milliards d’impôts supplémentaires, avec le déplafonnement des allocations familiales, la fiscalisation, cette fois complète, des heures supplémentaires. Les impôts locaux devraient eux aussi augmenter, du fait de l’aménagement du temps scolaire que vous imposez aux collectivités et de la diminution des dotations dont vous les gratifiez.

Ainsi, vous auriez pu expliquer aux Français que l’augmentation tendancielle de la dépense publique est désormais de 35 milliards d’euros, aune à laquelle il convient de mesurer les 50 milliards d’euros d’économies que vous estimez devoir faire.

Voilà pourquoi l’UMP considère que votre programme de stabilité est un leurre. Voilà pourquoi l’UMP vous répète que le seul moyen de rétablir la situation des finances publiques est de mettre en oeuvre – enfin ! – des réformes structurelles.

Les palinodies de votre famille politique de ces dernières quarante-huit heures vous ont fait reculer. Elles vous inquiètent quant à la tenue de votre majorité, mais elles inquiètent aussi l’Europe et les marchés financiers, qui vous observent.

Oui, monsieur le Premier ministre, ce programme de stabilité ne traduit pas la vérité ; il n’est pas davantage la marque d’un courage ; il ne peut inviter à la confiance. C’est la raison pour laquelle l’UMP ne le votera pas.

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