Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du 6 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de l'industrie textile dans le département de l'aisne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Ma question porte sur la situation économique de ma circonscription, la troisième circonscription de l’Aisne, à la suite de la liquidation des établissements Noiret, qui se trouvaient à Bohain-en-Vermandois et Mondrepuis, l’établissement de Roubaix, dans le Nord, ayant également été liquidé. L’entreprise Noiret, fleuron du textile national et axonais, était spécialisée dans la production des uniformes de nos forces civiles et militaires. En 2007, Gasmen Toska, investisseur d’origine albanaise, a entraîné l’entreprise vers la liquidation ; celle-ci eut lieu au mois de juillet 2013. Depuis lors, les différentes offres de reprise formulées n’ont pu aboutir compte tenu des exigences commerciales de la société Kermel, fournisseur unique de la fibre aux hautes performances techniques nécessaire à la fabrication de ces uniformes. Aujourd’hui, entre les différents sites, ce sont cinquante-huit salariés qui sont touchés.

Je profite de l’occasion qui m’est donnée ce matin pour faire part au Gouvernement de la déception qui est la mienne quant au comportement d’une entreprise, Kermel, qui doit beaucoup à la puissance publique. En effet, Kermel a été fortement soutenue dans ses projets de recherche et développement, ce qui lui a permis de concevoir cette fibre très particulière. Elle a pourtant fait le choix d’encourager la production des uniformes de nos forces civiles et militaires dans les pays du Maghreb, au lieu de favoriser ce made in France dont nous savons qu’il est un élément essentiel de la relance de l’activité industrielle nationale. Ma circonscription subit depuis des années, par étapes, la disparition du secteur textile, et doit affronter les effets d’une crise toujours plus dure sur un territoire structurellement fragile.

Les territoires touchés par des restructurations dues à la refonte de la carte militaire ont, eux, été accompagnés par la mise en place d’un fonds de restructuration spécifique. Ne pourrait-on pas envisager l’instauration d’un mécanisme similaire pour accompagner une région comme la mienne dans l’ère postindustrielle ? Je souhaiterais que l’on m’indique les engagements que M. le ministre de l’économie pourrait prendre au nom du Gouvernement pour accompagner de façon pérenne et solide les salariés concernés, qui sont dans l’expectative.

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